Aveu n L'état du véhicule représente plus de 30% des causes d'accidents de la circulation en Algérie, selon ce spécialiste. P-DG de Cota, une entreprise publique chargée du contrôle technique automobile, située dans la zone industrielle de Rouiba, Ali Touahri dit qu'il trouve aberrant de situer la responsabilité de l'état du véhicule dans les accidents de la circulation à des taux insignifiants par opposition au facteur humain qui est très souvent cité en première position par les statistiques officielles. «En tant que spécialiste du contrôle technique, je vous le dis formellement, je ne suis pas d'accord avec ceux qui pensent que le facteur de l'état du véhicule ne représente que 4 ou 5% des causes majeures entrant dans les accidents de la circulation en Algérie. 5%, c'est une aberration. Je ne vous surprendrais pas en vous disant que le taux réel de ce facteur précis avoisinerait facilement les 30%, voire les dépasserait, ce qui est déjà énorme et même ahurissant», a-t-il argumenté lors du séminaire «Contrôle technique automobile : enjeux et perspectives» organisé mercredi dernier à l'Indifoc de Rouiba, en marge de la tenue du Sicta-2006. Pour étayer ses dires, le P-DG de Cota fera savoir, à titre d'exemple, que «pratiquement toutes les R4 qui circulent actuellement n'ont pas de freins avec tout ce que cela induit comme risques majeurs sur nos routes». A ce propos, l'intervenant a affirmé que «les contrôles effectués sur les R 4 au niveau de son entreprise ont relevé ce couac», s'interrogeant sur le devenir des autres véhicules-épaves qui «n'ont que le volant et les sièges et qui continuent de rouler dangereusement avec leur grand degré de sinistralité». Mieux encore, M Touahri, sans appeler pour autant à revoir de fond en comble les fondements du contrôle technique automobile, tel qu'il se fait actuellement, ni à innocenter les auteurs de quelques contrôles de complaisance, a fait savoir à l'assistance que l'opération de contrôle doit impérativement toucher plusieurs segments et non pas seulement des parties précises du véhicule. «Un essuie-glace est aussi un segment du véhicule, n'est-ce pas ? Un essuie-glace qui ne balaie pas convenablement au moment des grandes averses peut aussi tuer. Or, cette partie que je considère comme capitale dans la constitution d'un véhicule n'est, malheureusement, pas prise en considération lors des opérations du contrôle ni dans l'enquête qui survient juste après l'accident et durant laquelle, la police ou la gendarmerie, il est vrai sans grands moyens en terme d'expertise et de reconstitution d'accident, concluent généralement à l'erreur humaine», a-t-il précisé tout en recommandant à la fin, «l'impérieuse nécessité de former un personnel hautement qualifié dans la reconstitution des accidents de la circulation».