Malgré une nouvelle expérience lors des législatives, aujourd'hui, mercredi, aux Pays-Bas, l'Europe hésite à se lancer dans le vote par Internet qui apparaît pourtant inéluctable aux yeux des tenants de l'administration électronique. Les Pays-Bas en sont à leur deuxième essai après les élections européennes de 2004. Mais le projet reste limité aux citoyens qui résident à l'étranger, et seulement 17 000 d'entre eux ont demandé à voter depuis leur ordinateur pour le scrutin. Pour le moment, l'Estonie est le seul pays en Europe et au monde à avoir décidé de généraliser les élections par Internet. La France et la Grande-Bretagne ont déjà fait des tests grandeur nature, mais la plupart des autres pays européens en sont à faire des études de faisabilité. Pour un universitaire espagnol, les réticences vis-à-vis du vote par Internet s'expliquent aussi par son manque inhérent de transparence. «Dans le vote électronique, nous devons forcément faire confiance aux techniciens», explique-t-il. Certains avancent que le vote par Internet pourrait faire remonter une participation qui a tendance à faiblir. Selon une étude récente, le vote par Internet ne change rien aux résultats. Car contrairement à ce qu'on pourrait croire, les électeurs par Internet ne se distinguent pas des autres par leur âge, leur sexe, leurs revenus ou leur niveau d'éducation. Seuls ceux qui sont à l'aise avec un ordinateur votent par Internet et ils se retrouvent sur tout le spectre politique, à gauche comme à droite.