Résumé de la 9e partie n La tempête de neige a perturbé la circulation. Deux vendeuses ne sont pas venues travailler, Neeve les remplace. A midi, elle entra dans son bureau, à l'arrière de la boutique, pour avaler un sandwich, du café et téléphoner chez elle. Myles semblait à nouveau lui-même. «J'aurais gagné quatorze mille dollars et un camion Champion à la Roue de la Fortune, annonça-t-il. J'ai tellement gagné que j'aurais même eu droit à ce dalmatien en plâtre de six cents dollars qu'ils ont le culot d'appeler un prix. — Tu as l'air beaucoup mieux, fit remarquer Neeve. — J'ai parlé aux gars en ville. Ils gardent Sepetti à l'œil. Ils disent qu'il est sérieusement malade et plutôt à plat.» Une certaine satisfaction perçait dans le ton de Myles. «Et ils t'ont rappelé qu'il n'avait probablement rien à voir avec la mort de Maman.» Elle n'attendit pas la réponse. «On fêtera ça ce soir avec des pâtes. Il y a de la sauce dans le congélateur. Peux-tu la sortir ?» Neeve raccrocha, un peu rassurée. Elle avala la dernière bouchée de son sandwich, le reste du café et regagna le petit salon. Trois des six cabines d'essayage étaient occupées. D'un œil exercé, elle embrassa chaque détail de la boutique. L'entrée sur Madison donnait directement dans le rayon des accessoires. Neeve savait que l'une des principales raisons de son succès était le choix de bijoux, sacs, chaussures, chapeaux et écharpes, proposé aux clientes qui venaient acheter une robe ou un ensemble et n'avaient pas à courir ailleurs pour les accessoires. Une tonalité ivoire dominait à l'intérieur de la boutique, avec quelques touches de rose fuchsia sur les canapés et les fauteuils. Les vêtements de sport et les coordonnés se trouvaient dans des alcôves spacieuses, quelques marches au-dessus des vitrines. A l'exception des mannequins habillés avec un goût exquis, il n'y avait aucun vêtement en vue. Les clientes étaient accompagnées jusqu'à un siège dans le petit salon et une vendeuse leur montrait les robes, tenues du soir et tailleurs. C'étaient les conseils de Sal qui l'avaient guidée. «Sinon, tu auras des gourdes qui passeront leur temps à sortir les vêtements des rayons. Sois exclusive dès le début, ma chérie, et reste-le», avait-il dit. Et comme d'habitude, il avait raison. Neeve avait choisi les tons ivoire et le fuchsia. «Quand une femme se regarde dans la glace, je ne veux pas que le décor aille à l'encontre de ce que j'essaye de lui vendre», avait-elle dit au décorateur qui voulait la pousser à choisir de grandes taches de couleurs. Dans l'après-midi, les clientes se firent moins nombreuses. A quinze heures, Betty sortit de l'atelier. «Les vêtements de Lambston sont prêts», dit-elle à Neeve. Neeve disposa elle-même la commande d'Ethel Lambston, uniquement des tenues de printemps. Ethel était une journaliste indépendante d'une soixantaine d'années, auteur d'un best-seller. «Tous les sujets m'intéressent», avait-elle confié à Neeve d'une voix rapide, le jour de l'inauguration de la boutique. (à suivre...)