Résumé de la 13e partie n Après avoir vainement attendu Ethel Lambston, Neeve décide de lui livrer elle-même ses affaires. La journaliste n'est pas chez elle. Il y a dix-sept ans, Myles avait négligé la menace de Nicky Sepetti. La mafia avait son propre code de l'honneur. Elle ne s'attaquait jamais aux femmes et aux enfants de ses ennemis. Et peu après, Renata était morte. A trois heures de l'après-midi, alors qu'elle traversait à pied Central Park pour aller chercher Neeve à l'école du Sacré-Cœur, elle avait été assassinée. C'était un jour de novembre, froid et venteux. Le parc était désert. Aucun témoin pour dire qui avait attiré ou forcé Renata à quitter le chemin et se diriger derrière le musée. Il se trouvait dans son bureau lorsque le proviseur du Sacré-Cœur l'avait appelé à seize heures trente. Mme Kearny n'était pas venue chercher Neeve. Ils avaient téléphoné, mais elle ne se trouvait pas chez elle. Avait-elle eu un empêchement ? En raccrochant, Myles avait su avec une affreuse certitude qu'il était arrivé quelque chose de terrible à Renata. Dix minutes plus tard, la police fouillait Central Park. Sa voiture se dirigeait vers le nord de la ville quand un appel l'avait averti que l'on venait de retrouver son corps. Lorsqu'il avait atteint le parc, un cordon de policiers retenait les badauds et les amateurs de sensations fortes. Les médias étaient déjà sur place. Il se souvint que les flashes des photographes l'avaient ébloui tandis qu'il se dirigeait vers I'endroit où gisait son corps. Herb Schwartz, son adjoint, se trouvait là. «Ne la regarde pas, Myles», avait-il supplié. Il avait repoussé le bras de Herb, s'était agenouillé sur la terre gelée et avait écarté la couverture qui la recouvrait. On aurait dit qu'elle dormait. Son visage était toujours aussi ravissant dans le dernier repos, sans cette expression de terreur qu'il avait vue inscrite sur tant de visages frappés par la mort. Ses yeux étaient clos. Les avait-elle fermés au moment final ou est-ce Herb qui s'en était chargé ? Il crut d'abord qu'elle portait une écharpe rouge. Erreur. La vue des victimes lui était coutumière, mais son professionnaIisme le quitta, ce jour-là. Il ne voulait pas voir qu'on lui avait entaillé la veine jugulaire sur toute la longueur, puis tranché la gorge. C'était son sang qui rougissait le col de son anorak blanc. Le capuchon avait glissé en arrière, dévoilant son visage encadré par la masse de ses cheveux noir de jais. Le fuseau de ski rouge, le rouge de son sang, l'anorak blanc, la neige tassée sous son corps — même morte, elle avait l'air d'une photographie de mode. Il aurait voulu la tenir contre lui, lui insuffler la vie, mais il savait qu'il ne devait pas la bouger. Il s'était contenté de lui embrasser les joues, les yeux, les lèvres. Il avait effleuré son cou de sa main, l'avait retirée tachée de sang, songeant, nous nous sommes rencontrés dans le sang, nous nous séparons dans le sang. Il était un jeune flic de vingt et un ans le jour de l'attaque de Pearl Harbor et, le lendemain matin, il s'était enrôlé dans l'armée. Trois ans plus tard, il se trouvait avec la cinquième armée de Mark Clark en train de faire la campagne d'Italie. Ils avaient repris ville après ville. A Pontici, il était entré dans une église qui semblait déserte. L'instant d'après, il avait entendu une explosion et un flot de sang avait jailli de son front. Il avait pivoté sur lui-même et aperçu un soldat allemand accroupi derrière l'autel, dans la sacristie. Il était parvenu à le descendre avant de s'évanouir. (à suivre...)