Résumé de la 2e partie n H'nifa a obligé son fils à répudier sa première, puis sa seconde épouse. La troisième, qui vient d'accoucher, est littéralement martyrisée. Ce n'est qu'au matin que des voisines se présentent chez H'nifa pour prendre des nouvelles de la parturiente. «Elle a bien dormi ? demande l'une des femmes. On ne l'a pas entendue geindre de la nuit... — Elle est morte», lâche sans état d'âme H'nifa. Les voisines poussent des cris déchirants : «Pauvre Nora, pauvre Nora !» H'nifa les repousse aussitôt : «Gardez vos lamentations pour vous ! C'est une chose qui arrive... Elle n'est ni la première ni la dernière femme à mourir en couches ! — Que s'est-il passé ? demande une voisine. — Je vous ai dit qu'elle est morte en couches ! — Elle a accouché normalement ! — Elle n'a pas évacué le placenta ! — Quel malheur, quel malheur ! — Je vous dis de ne pas crier... Vous allez affoler mon fils !» Une femme s'emporte : «Quoi ! Il ne doit pas être affolé alors que sa femme est morte ?» Une autre s'enhardit : «Que lui avez-vous fait, ton fils et toi ? Nous avons entendu du bruit et des cris... Vous ne l'auriez pas battue ? — Vous l'avez peut-être jetée du lit ! — Allez-vous-en ! Allez-vous-en !» Elle les pousse vers la porte. Une des femmes, révoltée, crie : «Dieu vous punira.» C'est alors que Amar accourt, les larmes aux yeux : «Je ne voulais pas... Je l'ai juste frappée... elle est tombée !» Sa mère le repousse. «Ce n'est pas ta faute ! C'est le destin... Retourne à la maison !» Elle se tourne vers les voisines : «Et vous, retournez chez vous. Nous sommes suffisamment éprouvés pour que vous y mettiez du vôtre ! — Vous l'avez tuée ! ton fils et toi payerez ! Dieu ne laissera pas le crime impuni !» Dans le village, c'est la consternation. Dans la matinée, l'oncle de Nora arrive pour assister à l'enterrement. Des gens lui disent que sa nièce a été battue et qu'elle n'est pas morte de mort naturelle et qu'il doit porter plainte. «A quoi bon ? dit l'oncle. Cela ne la fera pas revenir...» La pauvre fille est donc enterrée. Si H'nifa vaque, dès le lendemain à ses occupations, comme si de rien n'était, Amar, lui, rongé par le remords, ne quitte plus la maison. Sa mère dit qu'il s'occupe de la fille que la malheureuse Nora a laissée, mais en réalité il ne peut plus voir les gens en face. (à suivre...)