Résumé de la 6e partie n H'nifa, la femme au cœur de pierre, vit désormais seule. Au village, personne ne lui parle, personne ne veut l'aider. Les voisines sont perplexes : voilà trois jours qu'elles n'ont pas vu H'nifa. «Peut-être sort-elle tôt et revient-elle tard, pour qu'on ne la voie pas ! — Et pour quelle raison ne voudrait-elle pas qu'on la voie ? — Elle aurait des remords... — Elle, des remords ? C'est impensable ! Il faut plutôt penser qu'elle est malade !» Une femme éclate de rire. «Même malade, elle sortirait ! — Et si on essayait de jeter un coup d'œil chez elle ? Peut-être a-t-elle laissé la porte de la cour ouverte...» Une des femmes escalade le mur qui entoure la maison. «Je vois ses moutons dans le réduit qu'elle leur a ménagé ! — Si les moutons sont là, c'est qu'elle n'est pas sortie ! Et si elle n'est pas sortie, c'est qu'elle est vraiment malade !» Les femmes ne savent que faire. «Eh bien, dit l'une d'elles, le plus simple est de frapper à la porte.» Elles s'approchent de la porte et se mettent à tambouriner. «Lalla H'nifa, Lalla H'nifa, tu es à la maison ?» Personne ne leur répond. «Lalla H'nifa, si tu es malade, dis-le nous, viens nous ouvrir la porte, nous te porterons aide, nous te soignerons ! — Elle ne doit pas nous entendre. La porte de la maison est fermée... — Alors, il faut entrer dans la cour... — Elle est fermée seulement par un crochet ! Un gamin pourrait s'introduire dans la cour et nous ouvrir.» On appelle le premier enfant venu, on lui fait la courte échelle et il se retrouve dans la cour. Il soulève le crochet qui retient la porte et, bientôt, les femmes peuvent entrer dans la cour. Elles s'approchent de la porte et l'une d'elles tourne la poignée. «C'est fermé !» On frappe. «Lalla H'nifa, ouvre-nous !» Mais personne ne répond. Une femme se baisse pour regarder par le trou de la serrure et se retire vivement. «Qu'y a-t-il ? — La clef est dans la serrure ! — Donc elle est à l'intérieur ! — Mais ce qui m'a fait sursauter, c'est l'odeur de brûlé ! — Une odeur de brûlé ?» Chacune des femmes se baisse pour humer par le trou de la serrure et fait la même constatation : «Il y a effectivement une odeur de brûlé !» (à suivre...)