Budget n Sur les 9 000 DA de salaire mensuel, 2 500 DA sont déboursés juste pour le transport. C'est ce que paie, chaque mois, le mari de Saïda, une jeune mère de quatre enfants, pour se rendre à son travail à Alger-Centre. Ils sont arrivés, voilà cinq ans, du boulevard Amirouche, à Alger. «Avant qu'il y ait l'unique J5, mon mari se rendait à Baba Ali à pied et, de là, il prenait un autre bus pour Tafourah», se souvient Saïda. Cette dernière a une fille de 11 ans anémique, Sarah. Elle est aujourd'hui au collège qui se trouve non loin de la cité. Elle est en 1re année moyenne. L'année dernière, elle rentrait de l'école primaire juste pour changer ses affaires et retourner aussitôt à l'école. Sa mère insiste : «Elle traversait le bois. C'est très dangereux.» Cette mère de famille affirme que «les parents sont prêts à payer pour que leurs enfants soient transportés jusqu'à l'école en toute sécurité» et dénonce : «Le chauffeur du J5 refuse de prendre à bord les enfants. Imaginez-vous des enfants de six ans qui se rendent à pied à l'école, pour leur première scolarisation ?» Saïda aussi, a parlé de cette école «prévue au rez-de-chaussée mais ils (les responsables de l'APC d'Alger-Centre) ont changé d'avis à cause du séisme. On ne sait pas ce que va devenir ce bâtiment». S'agissant des moyens de transport, Saïda revient à la charge et souligne : «Le matin, avant 9h, il y a du transport, mais en fin de journée c'est plus dur.» De ce fait, «mon mari est obligé de quitter son travail plus tôt car il risque d'être coincé à Alger-Centre. Nos voisins arrivent très tard chez eux car ils ne peuvent quitter leur travail avant 17 heures». Saïda aborde ensuite le pouvoir d'achat dans «ce lieu isolé de tout». «La vie est trop chère ici. Les commerçants d'à-côté vendent des marchandises de dernier choix au prix du premier choix. Ils profitent du fait que nous sommes obligés d'acheter, faute de transport. Seul le marchand de légumes, qui vient se mettre sous la bâtisse privée en construction face à la cité, nous rend service». Le comble : «Pour un bouquet de h'chich (coriandre), je paie 20 DA de transport pour me rendre au marché à Saoula.»