Résumé de la 20e partie n Frida a une liaison avec Trotski qui, grâce à Diego Rivera, a pu obtenir l'asile politique au Mexique. Sa liaison avec Trotski lui fait quelque peu oublier celle de sa sœur avec son mari. En fait elle n'a rien oublié, elle n'oublie jamais les offenses, les rancœurs et les trahisons, elle les refoule juste dans sa mémoire. Pour sauvegarder les relations et pouvoir continuer à vivre et à peindre. Elle peint beaucoup et, elle aussi, commence à faire parler d'elle. Des œuvres où elle exprime ses souffrances, mais aussi d'autres où elle les sublime : il n'est plus question uniquement de douleur et d'infirmité, mais aussi de paysages, d'hommes et de femmes de son pays, de sa culture indienne aussi. «Mon père est d'origine allemande, dit-elle, mais ma mère est Mexicaine : du sang indien coule dans mes veines !» Comme Diego, elle se fera le chantre de la «mexicanité». Mais tout en affirmant ses racines – elle portera souvent, dans les manifestations artistiques, des robes traditionnelles — elle s'affirmera aussi en tant que femme libérée, fière de s'imposer. Le poète français André Breton, père du surréalisme, de passage au Mexique, vient, lui aussi, habiter la maison bleue. Il a connu Diego à Paris, mais pas Frida. Il contemple ses œuvres et s'émerveille : «Vous êtes surréaliste ! s'écrie-t-il. — Surréaliste ? dit la jeune femme, étonnée. — Oui, dit Breton, surréaliste !» Le qualificatif ne lui déplaît pas, bien qu'elle ne voie pas en quoi son œuvre est surréaliste. Mais elle est flattée qu'un homme comme André Breton apprécie ses toiles. En 1938, elle réalise sa première exposition officielle, à New York, à la galerie Julien-Lévy. Elle s'y rend seule, sans Diego. En fait, depuis quelque temps, elle ne s'entend plus avec lui et les querelles se sont multipliées. A New York, elle peut enfin oublier les disputes et les trahisons de Diego. Ses peintures sont favorablement accueillies par la critique américaine. Le monde reconnaît enfin son talent et son art ! Elle se lie avec un photographe, Nicolas Murray, et elle passe avec lui trois mois de grande tendresse. Il lui jure fidélité et elle le croit. Elle ne pense pas, bien sûr, divorcer de Diego, qu'elle aime toujours aussi fortement qu'au premier jour, mais elle espère garder le plus longtemps cette liaison. L'année suivante, elle se rend à Paris, où les galeries Renou et Colle l'ont sollicitée pour une exposition. Comme à New York, elle a beaucoup de succès. Elle rencontre les poètes surréalistes, puis rentre à Mexico. (à suivre...)