Constat n Les relations entre la France et l'Algérie n'ont jamais connu de stabilité et ce, depuis l'indépendance à nos jours. Elles sont tantôt excellentes, riches et florissantes, tantôt mauvaises, caractérisées par des malentendus et des échanges d'hostilités. L'Algérie et la France, chacune de son côté, exerce une pression sur l'autre. Pour l'Algérie, le procédé est simple : rappeler à la France son passé colonial suffit à la culpabiliser. La France utilise d'autres procédés, d'abord par son refus de délivrer des visas aux Algériens ou par l'expulsion de centaines de nos émigrés vivant en situation irrégulière. Au lendemain de l'indépendance nationale particulièrement, le président Houari Boumediene à la tête de l'Etat, qui voulait se débarrasser de toutes les traces du colonialisme et se distinguer du régime français, avait vite pris la décision de nationaliser les richesses naturelles. Une telle décision n'était pas du goût des Français. Les nationalisations ont pénalisé la France tout comme la décision de bloquer les comptes bancaires des Français en Algérie. A son arrivée à la présidence française, Giscard d'Estaing tenta de venir à bout du conflit algéro-français pour aboutir à une réconciliation durable. Dans ce sens, le premier voyage officiel qu'il a effectué était en direction de l'Algérie. Un signal très fort qu'envoyait la France en direction de notre pays. Du moins de l'avis des Français. Cette visite a été suivie de la signature, en 1980, d'accords sur la situation des personnes et des biens français restés en Algérie ainsi que sur l'émigration algérienne. Sur ce dernier thème, les Français s'étaient engagés à aider nos émigrés à rentrer en Algérie, en contrepartie du déblocage, par l'Algérie, des comptes de Français gelés depuis 1962. En 1981, François Mitterrand accédait au pouvoir. En fin politicien et homme expérimenté et ayant le sens de l'Etat, Mitterrand a décidé de continuer la coopération avec l'Algérie tout en évitant d'avoir une mentalité de tuteur. Le Président français avait la même politique en direction de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Dans ses relations avec l'Algérie, Mitterrand avait arrêté pour objectif de jeter de nouvelles passerelles avec notre pays afin d'aboutir à une réconciliation qui serait couronnée par un accord d'amitié. Pour concrétiser sa politique, le président Mitterrand est venu en Algérie en 1981. Pour sa part, le président Chadli Bendjedid s'est rendu en France en novembre 1983. Une visite d'une grande importance puisqu'il s'agissait de la première d'un chef d'Etat algérien en France. En 1984, François Mitterrand est revenu pour la seconde fois en Algérie. Durant cette période, l'Algérie vendait son gaz à la France avec un surcoût. A l'époque, «la France achetait 9 millions de mètres cubes de gaz à un prix de 25% supérieur au cours du marché mondial».