Tout le vin blanc a été vendu et il ne reste plus que quelques bouteilles d'huile d'olive : les produits nés des terres confisquées à la mafia se vendent comme des petits pains à la veille de Noël dans une nouvelle boutique qui vient d'ouvrir à Rome. «Les saveurs de la légalité» peuvent désormais s'acheter en plein cœur de la capitale dans un petit local mis gratuitement à la disposition de l'association antimafia «Libera» par la Province de Rome. Miel parfumé aux mille fleurs, vin blanc sec, huile d'olive vierge, pâtes, pois chiches, aubergines à l'huile, jus de tomate sont issus de l'agriculture biologique et vendus à l'unité ou en colis de trois tailles à 15, 25 et 40 euros. «Ce qui serait vraiment efficace c'est de saisir l'argent de la mafia placé dans les banques italiennes et à l'étranger», a commenté un policier. Professeur d'Italien à la retraite, Anna aime «l'idée qu'à la structure hiérarchique de la mafia réponde celle de la coopérative, un modèle de coopération, de société qui est l'antithèse de la mafia». Pour un responsable de l'association Libera, fondée en 1995 et qui a organisé récemment à Rome des états généraux de l'antimafia, ces cadeaux constituent un bon moyen de faire comprendre qu'on peut faire de l'antimafia autrement que par la répression. Il a fait part de lancer un projet d'une pizzeria de la légalité dans la province de Milan, souhaitant que d'autres associations réalisent d'autres boutiques sur l'ensemble du territoire italien.