Cas n Krimo est le fils d'une vieille dame admise à la réanimation des urgences dans un CHU. Il raconte l'admission de sa mère dans un service où l'hygiène laisse à désirer. Dans ce service, les malades sont en observation, pour une nuit. Ensuite, soit ils repartent chez eux, soit ils sont hospitalisés si leur état le nécessite. Or, une malade, admise pour un problème d'escarres, a passé trois nuits durant, selon les affirmations d'une garde malade. «Un matelas spécialement conçu à soulager ce genre de maladie, était parterre, à même le sol, vide. Renseignement pris, on m'a répondu qu'il n'y a pas d'eau», a raconté Krimo, surpris par le spectacle dans un service aussi délicat. «Les malades sont admis dans des boxes sur des sortes de brancard inconfortable», précise-t-il. Il a été horrifié par l'état d'un malade, diabétique, dont le pied gangrenait. Il se souvient de «l'odeur qui empestait tout le service. Aucune mesure d'hygiène pour ce malade, ni pour les autres n'a été prise par l'équipe de garde». Ajouter à cela, «les malades immobilisés n'avaient aucun moyen de se soulager, d'uriner. Ils ne pouvaient pas se déplacer jusqu'aux toilettes. Le malade diabétique criait toute la nuit pour que quelqu'un vienne le porter jusqu'aux sanitaires. Heureusement, il était accompagné de ses neveux qui le portaient à chaque fois», a dénoncé Krimo. D'autres malades étaient là pour se réhydrater. C'est le cas de la mère de Krimo. «Durant la nuit, le pauvre diabétique n'a pas pu se rendre jusqu'aux toilettes, ses neveux étant partis fatigués de rester debout. Il a donc fini par uriner dans son lit», a-t-il déploré. Et de poursuivre : «Il est resté dans cet état jusqu'au matin, à la reprise du service des femmes de ménage. qui, à la vue des dégâts, ont explosé. Elles ont traité les malades de tous les noms. Elles étaient là avec leurs gants en caoutchouc, leur serpillière, leur seau d'eau et leur frottoir. Elles jetaient çà et là sur le sol de l'eau de Javel, puis elles passaient la serpillière, sans égard pour les malades et les gardes malades restés au chevet de leur parent souffrant, toute la nuit, en attendant le passage des médecins et celui du chef de service. Avant la visite de ce dernier, les gardes malades devaient évacuer les lieux» a rapporté Krimo, dégoûté par l'absence d' «hygiène au sens propre du terme.» Il s'est posé la question : «Comment veut-on que les gens ne contractent pas d'infections nosocomiales ?»