Exposition n Sous l'intitulé au relent poétique : «Les traces d'un rêve» de la jeune artiste Medina Kermiche, une exposition de photographies se tient depuis dimanche à la galerie Mohammed-Racim. A travers une série d'images prises comme des sortes de flashes rapides sur la réalité environnante et son propre imaginaire, la jeune artiste prépare, au regard du visiteur curieux, une collection de 55 tableaux comme les moments privilégiés d'un regard jeune qui médite sur les éléments essentiels de la nature, ou voyage sur des pas hésitants dans les ruelles colorées de la Casbah. Ces photographies d'art en quête de sensations multiples sont exécutées suivant une technique mixte d'infographie avec un traitement d'images prises au vol et un travail entre le noir, le blanc et la couleur. Un mélange savamment dosé — même si les images prises n'encadrent pas assez les pourtours du tableau — entre les formes ou silhouettes et le jeu de la lumière avec la variation, bien sûr, des thèmes choisis. L'artiste autodidacte, qui utilise un simple appareil argentique, s'essaye à cet art singulier depuis 4 ans. A 29 ans Médina Kermiche, diplômé en histoire, infographiste de profession, après deux précédentes expositions, s'est prise de passion pour l'image photographique comme un besoin personnel de satisfaction et le plaisir d'apporter une touche nouvelle pour cet art qui lui tient à cœur. «Je ne fais pas des photos comme un simple clic, ce n'est pas un jeu d'enfant, ce qui m'attire dans l'image ce sont les trois éléments sur lesquels je travaille : à savoir la couleur, les formes et la lumière», dit-elle. La collection offre des images de décor naturel, des ambiances de saisons surtout des arbres dégarnis, une mer qui entoure des rochers sauvages, des femmes voilées traversant des ruelles, des intérieurs de Casbah, des feuillages en gros plan, des fleurs grandeur nature. L'ensemble semble obéir à une sensibilité qui recherche les détails. Quel que soit le thème choisi, les tableaux traduisent un effort sur la perception de l'image photographique. «Dans une scène le point fort de l'image c'est surtout la forme et le thème principal qui dominent l'idée, j'aime les zones fortes qui sont une réflexion philosophique sur la vie», insiste notre artiste. D'autres tableaux représentent des calligraphies, des textures qui sont la matière photographiée suivie de courts poèmes en langue arabe». «Mais — renchérit l'artiste — je ne vole pas des images, ni l'intimité des gens. Je photographie ce que je vois lorsque le besoin s'en fait ressentir. Je veux donner aux autres un autre regard, une autre vision des choses.» L'artiste photographe semble faire des débuts prometteurs, surtout si elle se perfectionne pour la maîtrise de cet art. Cette exposition durera jusqu'au 5 janvier 2007.