Montée A Oran, la fièvre du ramadan a envahi toutes les structures de vente. Certains prix dépassent même les frontières du réel. Dans les marchés, d?un étal à un autre, il y a jusqu?à 30 à 40% de différence de prix. L?intensification des importations, la vigilance accrue des instruments de contrôle (à Oran, la DCP est à pied d??uvre avec plus de 100 interventions à la veille du ramadan), devraient sécuriser un tant soit peu le consommateur et lui donner le «choix». Mais les prix des fruits et légumes s?envolent. Qu?on en juge : entre 120 et 180 DA/kg les légumes secs, quant à la semoule et au riz, leur prix varie d?un magasin à un autre (45 à 60 DA). Les légumes, au marché de la Bastille, où les prix sont légèrement inférieurs à ceux du marché de Michelet, prennent l?ascenseur. Ainsi, le prix de la tomate varie, selon la qualité, entre 60 et 80 DA, l?oignon de 30 à 40 DA, la pomme de terre nouvelle coûte 60 DA, la carotte 50, la betterave 40 et le navet 80. En revanche, les fruits sont accessibles contrairement à l?année écoulée : les bananes, à titre d?exemple, sont cédées entre 70 et 85 DA le kilo. Seules l?orange et la mandarine (de mauvaise qualité d?ailleurs) sont toujours cédées entre 90 et 100 DA. Quand on sait le nombre de produits nécessaires à la composition d?un repas de ramadan, même pour les familles moyennes, on ose à peine chiffrer son prix de revient en 2003. Si le gestionnaire familial «moyen» peut facilement se passer de produits importés, comme les pruneaux, amandes et autres fromages, la viande, la volaille et le poisson sont incontournables dans un menu de ramadan. Depuis le problème de la vache folle, on importe certaines quantités de viande étrangère, alors que dans un passé récent on en ramenait jusqu?à 60%. Le consommateur oranais a le tournis devant les étals spécialisés : 280 DA le kilo de volaille, entre 650 et 750 pour l?agneau contre 550 dinars le veau. Quant au poisson, le commun des consommateurs n?ose même pas regarder son prix : le kilo de sardine atteint 100 DA et plus ; les crevettes, quant à elles, oscillent entre 700 et 900DA, alors qu?un kilo de rouget de roche est vendu à 600 DA. La Direction des prix et de la concurrence (DCP), qui tente de remplir sa mission de régulateur public, a retiré, depuis hier, certains produits avariés, ceux d?une hygiène douteuse ou présentant une non-conformité avec les normes requises. On peut donc dire que du point de la disponibilité et même de la qualité des produits, le citoyen est comblé. Mais avec l?avidité qui s?empare des commerçants, chaque année à la même période, le consommateur sera tenté de dire, malgré lui, «vivement le f?tar».