Pour la première fois depuis dix ans, la mercuriale des fruits et légumes est stable en cette période de Ramadhan. Une conjoncture exceptionnelle qui s'explique, selon des commerçants de la rue de la Bastille, par une relative abondance des produits de base disponibles en quantité plus que suffisante. Sur les étals des différents marchés de la ville d'Oran, les clients ne se bousculent plus pour faire leurs emplettes. Oran connaît actuellement une effervescence peu coutumière et dans les marchés, d'un étal à l'autre, on note jusqu'à 20 et 40 DA de différence sur les prix. L'intensification des importations pour cause d'économie de marché, la vigilance accrue des instruments de contrôle ont, semble-t-il, poussé les commerçants rétifs à respecter les prix. Dans ce contexte, la DCP, à pied d'œuvre avec plusieurs brigades de contrôle, a enregistré plus de 200 interventions quotidiennes depuis le début du mois de ramadan. Les prix de la pomme de terre, des oignons et autres légumes frais sont stables et à la portée de toutes les bourses. Même au marché “huppé” de Michelet, les prix sont moyennement abordables : 40 DA le kilo d'oignons, les prix de la tomate et de la courgette varient d'un magasin à l'autre entre 50 et 60 DA. Par ailleurs, les prix des légumes et fruits au marché de M'dina J'dida sont légèrement inférieurs à ceux pratiqués au marché de la Bastille ou de Michelet. Si le gestionnaire familial moyen peut facilement se passer de quelques fruits (abordables) comme les bananes (70 et 85 DA), la volaille, la viande ou le poisson sont incontournables dans le plus simple des menus de ramadan. Depuis le problème de la vache folle, on importe moins de viande surgelée, alors que dans un passé récent, on importait jusqu'à 80%. La ménagère a le tournis devant certains étals : 300 DA le kilo de volaille, entre 600 et 750 DA l'agneau contre 800 DA le veau. Le kilo de la sardine atteint 140, 180 DA et plus. Le prix de la crevette oscille entre 900 et 1 300 DA alors qu'un kilo de rougets de roche est vendu à 800 DA. La Direction de la concurrence et des prix, qui tente de remplir sa mission de régulateur public, retire régulièrement de la vente les produits avariés ou pour mauvais étiquetage, ceux d'une hygiène douteuse ou non conformes aux normes requises. On peut donc dire que du point de vue de la disponibilité et même de la qualité, le citoyen est “comblé” mais question prix, il est “gâté”. B. GHRISSI