Alors qu'on entame à peine la troisième semaine de juillet, la fièvre de l'été a envahi toutes les structures de vente, certains prix dépassant mêmes tout entendement à Oran qui connaît actuellement une affluence touristique record. Des estivants venus pour la plupart de l'intérieur du pays ainsi que de milliers d'émigrés qui séjournent à Oran le temps d'une ou de deux semaines. Le temps pour eux de se “tremper” dans la réalité des prix des denrées alimentaires et des produits de large consommation qui frisent la folie. Abasourdis, plusieurs d'entre eux finiront par jeter la “serviette” avant d'embarquer, avec enfants et bagages, à bord du premier bateau à destination de leur pays d'accueil. “Ce n'est pas tant la nourriture qui nous accapare le plus, mais c'est le fait de ne pas en trouver. C'est une corvée qui nous prend beaucoup de temps”, affirme un émigré installé depuis 28 ans en Belgique. Il n'est pas le seul à penser cela puisque dans les différents marchés, d'un étal à l'autre, il y a jusqu'à 50-60% de différence entre les prix. Sur la corniche oranaise où le mercure dépasse allègrement les 36 degrés, le thermomètre de la mercuriale a littéralement explosé au point de faire fuir les plus invétérés des vacanciers. Qu'on en juge. La pomme de terre, quasiment introuvable, est cédée à 100 DA le kilo et plus, et la tomate a franchi le cap des 80 DA au grand dam des estivants. Seule consolation pour eux, se rabattre sur les conserves et la pastèque, fruit encore à la portée de toutes les bourses. “Cela fait dix ans que nous venons passer nos vacances à Aïn El Turck, mais nous prévoyons d'aller ailleurs l'année prochaine en raison de la cherté de la vie ici. Cela devient insupportable”, affirment des familles originaires de la ville de Béchar. À Oran, les ménagères maugréent, les détaillants s'en prennent aux mandataires “imaginaires” et le contrôleur tempête contre la mauvaise volonté affichée par les uns et les autres. L'intensification des importations pour cause d'économie de marché, l'accentuation des instruments de contrôle de la qualité et des prix ne dissuadent pas pour autant les commerçants peu enclins à respecter les prix de vente pourtant fixés par eux seuls. Les prix de la pomme de terre qui se fait de plus en plus rare, des oignons et autres légumes frais s'envolent : même à la rue de la Bastille le tubercule est cédé à 80 DA, l'oignon à 70 DA le kilogramme d'oignons, quant à la courgette, l'aubergine et la tomate, leurs prix varient entre un commerçant et un autre. Les légumes et les fruits, toujours au marché de la rue des Aurès, prennent l'ascenseur. Qu'on en juge : le prix des aubergines varie selon la qualité entre 60 et 70 DA, les poireaux de 40 à 60 DA, les navets à 50 DA. En revanche, les fruits sont inaccessibles contrairement à l'année écoulée. Les bananes, à titre d'exemple, sont cédées à 110 et 120 DA le kilo. Quant au pêches et aux abricots de qualité médiocre, leur prix avoisine les 130 DA le kilo. Quand on sait le nombre de produits nécessaires à la composition d'un repas d'été, on ose à peine calculer son prix de revient à l'heure actuelle. Si la ménagère peut facilement se passer de certains produits importés, la volaille, les viandes rouges et le poisson sont incontournables dans la préparation d'un frugal repas d'été. Le consommateur oranais a le tournis devant les étals spécialisés : 300 DA le kilo de volaille, entre 650 et 700 pour l'agneau contre 800 DA pour le veau. Le kilo de sardine atteint 150 DA et plus. Les crevettes royales, quant à elles, oscillent entre 1 200 et 1 400 DA le kilo, alors qu'un kilo de rouget de roche est vendu à 800 DA. Quant au délicieux calamar, que l'on accommode à une paella ou lié à une sauce à l'armoricaine relevée, on peut rêver devant le poissonnier qui prend un malin plaisir à provoquer nos papilles gustatives. K. REGUIEG-YSSAAD