Identification n «Ce sont de petits groupes de ressortissants africains qui sont souvent impliqués dans ces affaires. Même leurs connaissances et leurs techniques sont très limitées.» Vu la quantité de fausse monnaie saisie et la «limitation» des lieux et des personnes impliquées, rien n'indique que des gros bonnets sont derrière les filières des faussaires en Algérie. Les nombreuses arrestations des faussaires, 231 durant le premier semestre 2006, et les sommes saisies plus de 575 800 DA et plus de 60 000 euros, semblent lever le voile sur un plus grand trafic de fausse monnaie en Algérie. Le phénomène revient d'ailleurs avec une récurrence alarmante. Les réseaux de fabrication de faux billets se sont bien implantés dans certaines de nos grandes villes, Alger, Oran, Sétif… Les frontières sud et ouest restent des points de passage privilégiés pour ce trafic de fausse monnaie. Les Africains sont les premiers suspects. Mais des Algériens aussi commencent, de plus en plus, à s'impliquer dans les réseaux de trafic de fausse monnaie. «Au terme de démantèlement de réseaux, en août 2006, une trentaine de personnes de nationalité algérienne, a été arrêtée et placée sous mandat de dépôt et ce, après de judicieuses et minutieuses investigations menées à la fois par la Gendarmerie nationale et la police. C'est à peu près au quotidien que des faux billets de 200, 500 et 1000 DA sont signalés çà et là à travers le territoire national», explique M. Ayoub, chargé de communication de la Gendarmerie nationale. Ce dernier nie, cependant, l'existence d'une mafia bien organisée ou des liens avec des réseaux installés à l'étranger ou de l'autre côté des frontières avec les pays voisins. «Ce sont des petits groupes de ressortissant africains qui sont souvent impliqués dans ces affaires. Même leurs connaissances et leurs techniques sont très limitées pour produire une grande quantité de faux billets. Cela ne nous fait pas peur et nous maîtrisons parfaitement la situation», explique M. Ayoub. Mais la dernière saisie record à Oran de plus de 50 millions de dinars de faux billets suscite une interrogation sur les proportions alarmantes que prend ce phénomène, relativement nouveau en Algérie. Ces réseaux locaux ont-ils des liens avec d'autres réseaux mieux organisés ? Sont-ils financés ou aidés par des organisations «terroristes ou autres…» en matière de logistique et de couverture ? Seuls le temps et la réalité du terrain nous apporteront des réponses.