Intransigeance n Le gouvernement irakien a ignoré tous les appels, notamment ceux des Nations unies, à suspendre l'exécution des deux anciens responsables irakiens. Le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Debbagh, a annoncé dimanche à la BBC que la sentence contre les deux anciens hauts responsables irakiens sera exécutée avant la fin de la semaine. Il a précisé que la sentence a été prononcée contre l'ancien chef des services de renseignement et demi-frère de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, et l'ex-président du tribunal révolutionnaire, Awad al-Bandar, et sera mise à exécution juste après le règlement de certaines démarches techniques. Les reports, sans cesse, de l'exécution des deux anciens hauts responsables irakiens proches de Saddam Hussein sont encore «plus terrifiants» pour ces condamnés que l'exécution elle-même, a dénoncé dimanche leur avocat. Le demi-frère de Saddam, Barzan al-Tikriti, ancien chef des services secrets, et l'ex-président du tribunal révolutionnaire, Awad al-Bandar, «ont été prévenus par les Américains qu'ils seraient exécutés le même jour que Saddam», le 30 décembre, avant plusieurs reports, a expliqué l'avocat jordanien Issam al-Ghazawi. Cette attente incertaine est «effrayante, encore plus terrifiante que l'exécution elle-même. Si cela s'était passé dans n'importe quel autre pays, l'exécution aurait été annulée», a-t-il avancé. Le 30 décembre, «les Américains sont allés voir» les deux condamnés à mort «dans leurs cellules». «Il était une heure du matin et ils les ont réveillés pour les informer qu'ils allaient être exécutés», a indiqué l'avocat, qui a dit avoir rencontré les deux hommes séparément mercredi à Bagdad. «Ils les ont transférés dans un bâtiment proche, où ils leur ont demandé d'écrire leurs dernières volontés et leur testament.» Ensuite, les deux condamnés ont attendu jusqu'à 8h30 et «les Américains sont revenus, leur disant que l'exécution était retardée», a-t-il poursuivi. Leur exécution a ensuite été fixée à jeudi, mais a encore été ajournée en raison de pressions internationales croissantes, après les polémiques autour de l'exécution de Saddam Hussein. Les condamnations de cette sentence et les indignations ne cessent de parvenir des instances internationales, la dernière en date est celle de Human Rights Watch qui a demandé ce lundi au gouvernement irakien de stopper «immédiatement» toute exécution à mort et a dénoncé l'attitude du Premier ministre Nouri al-Maliki face aux critiques internationales sur la pendaison de l'ex-président Saddam Hussein. «La précipitation et l'esprit de vengeance ayant marqué la pendaison de Saddam Hussein devraient pousser le gouvernement à stopper immédiatement toutes les exécutions» prévues, estime l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme dans un communiqué. La pendaison de l'ancien président «a choqué le monde et suscite de nombreuses interrogations sur la volonté du gouvernement irakien de respecter ses engagements en matière de droits de l'Homme», écrit HRW.