Le secrétaire général des Nations unies a fait part lundi de ses regrets après la pendaison de Barzan Ibrahim, demi-frère de l'ancien président irakien, et d'Awad Hamed al-Bandar, ancien chef du Tribunal révolutionnaire irakien, à Bagdad. Le chef de l'ONU "regrette qu'en dépit de ses demandes et de celles du Haut commissaire aux droits de l'Homme visant à épargner la vie des deux co-accusés, ils aient été exécutés", a déclaré sa porte-parole Michele Contas. Après l'exécution de Saddam Hussein, Ban Ki-moon et le Haut-commissaire aux Droits de l'homme Louise Arbour avaient appelé le gouvernement de Bagdad à repousser l'exécution des deux hommes. Pour sa part, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a affirmé lundi regretter la manière dont ont été exécutés Saddam Hussein et ses deux co-accusés, souhaitant que les auteurs des vidéos diffusées sur l'Internet soient punis. Barzan Ibrahim, demi-frère de l'ancien président irakien, et Awad Hamed al-Bandar, ancien chef du Tribunal révolutionnaire irakien, ont été pendus peu avant l'aube lundi matin à Bagdad, 17 jours après Saddam Hussein. Les trois hommes avaient été condamnés à mort pour le massacre de 142 chiites dans le village de Doujaïl en 1982. "Nous avons été déçus qu'il n'y ait pas eu plus de dignité dans ces circonstances", a déclaré lundi Condoleezza Rice lors d'une conférence de presse à Louxor avec le président égyptien Hosni Moubarak. La secrétaire d'Etat américaine a souligné que ces exécutions avaient été autorisées par le gouvernement irakien, et qu'il ne s'agissait pas de décisions prises à Washington. "Laissez-moi juste dire que la décision concernant l'exécution de Saddam Hussein et de ses deux co-accusés aujourd'hui ont eu lieu en accord avec le processus irakien et la loi irakienne", a-t-elle affirmé. Condoleezza Rice a également souhaité que les auteurs des vidéos de l'exécution de Saddam Hussein diffusées sur l'Internet soient retrouvés. "J'espère que ceux qui sont responsables de la manière dont c'est sorti seront punis", a-t-elle déclaré. Lundi, le président de la Commission européenne José manuel Barroso et le président du Conseil italien Romano Prodi ont condamné les exécutions des deux co-accusés de l'ancien président irakien Saddam Hussein et réaffirmé leur opposition à la peine de mort. "Pour une question de principe, l'UE est contre la peine de mort et aucun homme n'a le droit d'ôter la vie d'un autre", a souligné Barroso à l'issue de sa rencontre lundi à Rome avec le chef du gouvernement italien Romano Prodi. Le Commissaire européen a tenu en outre à rendre hommage à l'Italie pour son initiative d'inscrire la question d'un moratoire mondial contre la peine de mort dans l'agenda des Nations Unies, soulignant que l'UE va convaincre tous les pays à adhérer à ce moratoire pour abolir la peine de mort. De son coté, le président du Conseil italien a indiqué que son pays adoptait la même position manifestée lors de l'exécution de Saddam Hussein réitérant sa ferme opposition à la peine de mort. "Nous n'avons plus besoin de dire davantage sur ces exécutions. Notre position est connue. L'Italie est contre la peine de mort", a-t-il affirmé.