Les hommes de la mer sont en train d'exprimer leur ras-le-bol face à des mesures qui, selon eux, les pénalisent. Assisterons-nous à un bras de fer entre la corporation de marins pêcheurs et armateurs, d'un côté et le ministère de la Pêche de l'autre ? La réunion de ces marins et professionnels de la pêche, en grève depuis près d'une semaine pour protester contre la nouvelle loi sur la pêche, a duré toute la journée d'hier pour se terminer vers 16h. Elle a été couronnée par la mise en place d'un «conseil national» composé de deux représentants par wilaya, selon le procès-verbal de réunion dont InfoSoir a reçu une copie. Ce Conseil national a procédé à la désignation à l'unanimité d'un comité de coordination et de suivi de la crise. Ce comité regroupe deux représentants de chaque région Est, Ouest et Centre. Il est chargé, cite le procès-verbal de revendiquer la nécessité du gel immédiat des nouvelles dispositions relatives aux modalités d'exercice de la pêche. Toujours selon ce procès-verbal, le gel concerne l'autorisation de pêche, le contrat de travail, le journal de pêche, le livret professionnel et enfin la révision des zones de pêche. Les professionnels de ce secteur ont également discuté des contraintes et des obstacles rencontrés dans l'exercice de leur profession. Les protestataires ont fait une série de propositions dont la révision de la taxe domaniale, la gratuité de la formation des marins, l'allégement fiscal du droit fixe commercial, la dépénalisation de certaines infractions liées à l'exercice de la pêche, l'autorisation d'embarquement des marins âgé de plus de 60 ans sur avis médical, la révision des textes portant création des chambres et la création d'une mutuelle pour les marins pêcheurs. Hier, un communiqué du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques repris par l'APS, a annoncé que «désormais les propriétaires de bateaux de pêche neufs et désuets ne seront pas astreints aux mêmes règles et taxes pour les uns et les autres». En outre, poursuit le communiqué, «le dossier administratif à exiger pour les acquisitions de l'autorisation de pêche doit comporter des pièces uniques et allégées». Aussi, il est entendu que les sanctions devant coûter le retrait de l'autorisation de pêche seront «clairement définies», a encore précisé le ministère. Concernant le volet traitant le contrat de travail et dont l'arrêté n'a pas encore été publié, ce dernier «ne sera plus le fait d'un acte notarié», a décidé le ministère qui se déclare «prêt à aider les professionnels, les informer et les sensibiliser sur le bien-fondé de cet arrêté». Des journées d'information seront, par ailleurs, organisées pour la vulgarisation du nouveau document, d'après la même source. En outre, le journal de pêche, délivré par les armateurs, doit dorénavant mentionner les espèces de poissons pêchées et les zones de pêche de manière générale.