L'autorisation de pêche, le contrat patron-marin et le brevet de pêche sont les principales revendications qui ont poussé les armateurs à ne pas lever l'ancre et ce pour une durée indéterminée. Mais nombreux sont les pêcheurs qui ignorent totalement le pourquoi de cet arrêt de travail difficile à décrypter. Ils ont suivi le mouvement de grève sans pour autant être informés sur la plate forme de revendication. Certains estiment que cela est dû essentiellement aux coûts des charges à payer qui sont excessifs, d'autres évoquent la cherté de Gasoil… au moment où certains réclament leur statut à part entière. Pour ce qui est de cet ultime point, il est à rappeler que le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Smaïl Mimoune, avait déjà annoncé, du mois il y a plus d'une année, l'élaboration du statut du pêcheur, mais apparemment le comble de ce vide juridique tarde de se faire. Cependant les points protestés par les gens de mer sont aussi couronnés par les nouvelles dispositions régissant l'exercice de la profession de pêche, mises en application dès le 1er janvier 2007 par le département de Smaïl Mimoune. La grève a été observée dans plusieurs ports du pays, comme Tipaza, Bouharoun, Tlemcen, Ghazaouat, Annaba… Mais il faut noter que cette grève est mal tombée, elle survient au moment où le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques tente d'équilibrer et d'améliorer l'alimentation de l'Algérien en matière de viande bleue. Cette grève, décidée à la hâte, a permis aux professionnels de la mer d'exprimer leur ras le bol et leur désapprobation face notamment à l'autorisation de pêche, un nouveau document qui doit être délivré par la direction de la pêche et de l'aquaculture contre un payement d'une taxe annuelle estimée actuellement à 7 000 dinars alors qu'elle était de l'ordre de 1 000 dinars. Le second embarras porte sur le contrat patron-marin pêcheur, là encore il est impossible selon les armateurs de l'établir, car les pêcheurs sont une main-d'œuvre payée à la part, ils peuvent changer de navire à n'importe quel moment, ce qui entrave l'établissement dudit contrat. Le problème du brevet de pêche, ce diplôme introduit par la nouvelle loi pour les capacitaires, les électro-motoristes et les patrons de pêche, révolte fortement les marins. Plusieurs patrons de pêche estiment déraisonnable cette nouvelle démarche qui veut qu'un patron de pêche doit aller suivre un stage de formation d'un mois à l'Institut de Bousmaïl, contre un payement de 60 000 dinars de frais, alors qu'en temps normal, ce certificat ne concerne que les professionnels de la marine marchande. Mais la liste des revendications est encore longue, puisqu'il est question également de la détaxation du carburant pour navires de pêche, de la création d'une caisse noire pour aider les marins en difficulté financière, et cela à partir de prélèvements des cotisations de la Cnas. Les marins réclament leur droit le plus absolu, celui de la retraite, qui est actuellement dérisoire estimé entre 6 000 et 8 000 dinars. Les armateurs sont partis pour une grève voulue illimitée jusqu'à gain de cause. Elle a été décidée dans l'intérêt de toute la corporation, touchant ainsi chaque membre de l'hiérarchie pour un avenir meilleur.