Résumé de la 47e partie n Doug découvre un document stipulant qu'Ethel lui lègue la totalité de sa fortune au cas où elle disparaîtrait à jamais. Elle s'était changée et avait mis une création de l'un de ses jeunes couturiers. Une robe de lainage gris perle ceinturée sur les hanches par une chaîne d'argent. La jupe en corolle lui frôlait les genoux. Une écharpe de soie dans des tons gris, argent et pêche était nouée autour de son cou. Deux clientes avaient immédiatement commandé l'ensemble en le voyant sur elle dans le salon d'essayage. «Tse-Tse, demanda-t-elle, te serait-il possible d'aller à nouveau chez Ethel demain matin ? Si elle est là, très bien. Dis que tu t'inquiétais à son sujet. Si tu tombes sur le neveu, tu pourras toujours dire qu'Ethel voulait que tu fasses des travaux de ménage supplémentaires, nettoyer les placards de la cuisine ou je ne sais quoi. — Bien sûr, accepta Tse-Tse. Je ne dis pas non. C'est un spectacle d'avant-avant-garde, ne l'oublie pas. Pas de salaire, seulement le prestige. Mais je dois te prévenir, Ethel se fiche royalement de l'état des placards de sa cuisine. — Si elle réapparaît et refuse de te payer, je le ferai, dit Neeve. Je t'accompagnerai. Je sais qu'elle a un agenda sur son bureau. Je voudrais seulement avoir une idée des projets qu'elle avait en tête avant de disparaître.» Elles convinrent de se retrouver à huit heures trente le lendemain matin dans le hall de l'immeuble. A l'heure de la fermeture, Neeve alla verrouiller la porte de la boutique sur Madison Avenue. Elle retourna dans son bureau pour travailler tranquillement à sa table. A dix-neuf heures, elle téléphona à la résidence du Cardinal, Madison Avenue, et demanda à parler à Monseigneur Devin Stanton. «J'ai eu ton message, lui dit-il. Je serai ravi de venir dîner demain soir, Neeve. Sal sera là ? Formidable. Les Trois Mousquetaires du Bronx ne se sont pas beaucoup rencontrés, ces derniers temps. Je n'ai pas vu Sal depuis Noël. Est-ce qu'il se serait remarié, par hasard ?» Au moment de raccrocher, l'Evêque rappela à Neeve que son plat favori était les pâtes au basilic. «Tu es la seule qui les fasse mieux que ta mère, Dieu la bénisse», dit-il doucement. Devin Stanton faisait rarement allusion à Renata dans le courant d'une simple conversation au téléphone. Neeve eut la soudaine impression qu'il avait parlé avec Myles de la remise en liberté de Nicky Sepetti. Il raccrocha avant qu'elle n'ait pu lui poser la question. Tu auras tes pâtes au basilic, Oncle Dev pensa-t-elle... mais tu ne t'en tireras pas comme ça. Myles ne peut pas me couver jusqu'à la fin de mes jours. Avant de partir, elle téléphona chez Sal. Comme d'habitude il débordait de bonne humeur. «Bien sûr, je n'ai pas oublié ton invitation pour demain soir ! Qu'est-ce que tu nous fais de bon ? J'apporterai le vin. Ton père est persuadé d'être le seul à s'y connaître.» Neeve rit de bon cœur avec lui, replaça le récepteur, éteignit les lumières et sortit. Le temps capricieux d'avril s'était remis au froid, mais elle ressentit malgré tout l'envie irrésistible d'une longue marche. Elle n'avait pas couru depuis près d'une semaine pour apaiser les craintes de Myles, et elle se sentait raide. (à suivre...)