Résumé de la 4e partie n Zohra, une veuve ayant une famille à charge, ne peut offrir le mouton de l'Aïd à ses enfants. Son cadet, Saïd, en souffre beaucoup. La fête approche. Les rues du village se remplissent de moutons. On en voit aussi dans les prés ou sur le bord des routes, en train de brouter. Les enfants sont particulièrement fiers d'exhiber leurs bêtes. — Mon mouton est plus beau que le tien ! — Non, c'est le mien ! — Regarde ses cornes comme elles sont puissantes ! — Mon mouton ne ferait qu'une bouchée du tien ! A quelques pas de là, Saïd regarde avec envie les animaux. On l'aperçoit, on l'appelle. — Viens ici, toi ! — Et le mouton que tu engraisses chez tes oncles maternels, tu l'as ramené ? L'enfant baisse les yeux. — Non, pas encore ! — Quand allez-vous le faire ? L'Aïd est dans deux jours ! — Ce soir, dit Saïd, ou alors demain... Le petit qui l'interroge le montre du doigt. — Vous ne voyez pas qu'il ment ! — Je ne mens pas, proteste Saïd Un autre petit s'exclame. — Il a dit que son mouton est plus grand que tous nos moutons ! Et il est tout noir ! — Non, dit Saïd, il est noir avec des taches blanches ! — Et de longues cornes qui font plusieurs tours ! — Oui, dit Saïd — Mais ta famille et toi, vous êtes trop pauvres pour avoir un mouton de ce genre ! ça doit coûter beaucoup d'argent ! A ce moment-là on entend un galop, on voit au loin un nuage de poussière, puis arrive un gigantesque mouton : noir avec des taches blanches, avec des cornes gigantesques, comme vient de le décrire Saïd. Les enfants sont effrayés par l'apparition et même leurs moutons se mettent à bêler de peur. L'animal paraît menaçant, mais il se retourne vers Saïd et, en bêlant doucement, s'approche de lui et s'y frotte. — C'est mon mouton ! s'exclame Saïd Il se retourne vers ses petits compagnons, encore sous l'effet de la surprise. — Vous voyez ? je n'ai pas menti. Il est noir avec des taches blanches, il a des cornes plusieurs fois recourbées et il est plus grand et plus fort que toutes vos bêtes réunies ! Les enfants ne disent rien. Saïd prend le mouton par la laisse. — Viens, nous rentrons à la maison ! (à suivre...)