Résumé de la 3e partie n La famille de Zohra, une veuve, est pauvre. Son jeune fils rêve de mouton. Dans tout le village, il est le seul à ne pas en avoir un pour l'Aïd... C'est la nuit. Les trois frères, qui partagent la même chambre, ne dorment pas. Brahim, l'aîné, gronde le cadet, Saïd. — Maman m'a dit que tu as menti aujourd'hui ! Le petit ne répond pas. — Qu'est-ce qui t'a pris de dire aux autres enfants que nous avons un mouton pour l'Aïd ? — Ils se moquaient de moi, dit Saïd, en réprimant une forte envie de pleurer. Tous ont un mouton, alors que nous, nous n'en avons pas ! Son deuxième frère, Tarik, se met à rire. — N'aie pas peur, tu mangeras de la viande le jour de l'Aïd ! — Ce n'est pas pour la viande, dit Saïd. — C'est pourquoi alors ? demande Tarik — C'est juste pour faire comme les autres... Le tenir en laisse, l'emmener paître, jouer avec lui... C'est doux et affectueux, un mouton ! Brahim, très ému, serre son petit frère contre lui. — Ne sois pas triste, cet été, je travaillerai, je mettrai de l'argent de côté et l'année prochaine, si Dieu veut, nous achèterons un mouton ! — Tu le promets ? demande Saïd — Si Dieu veut, je te dis ! Saïd prend la main de son aîné. — Ce sera un beau mouton ! — Oui... Il se tait un moment, puis reprend. — Ce sera un beau mouton ! — Oui, dit encore Brahim — Je le veux noir, avec des taches blanches... — Tu le choisiras toi-même ! — Et je veux surtout qu'il soit encorné... De grandes cornes, recourbées plusieurs fois... Un mouton très puissant ! — Incha'Allah, dit Brahim... Maintenant, il faut dormir ! Saïd se tait un moment, puis reprend. — Pourquoi attendre jusqu'à l'année prochaine. — Parce que nous n'avons pas d'argent, explique Brahim. — Et si je faisais un vœu ? Maman dit que Dieu peut tout faire, pourquoi ne nous enverrait-il pas un mouton ? Un mouton, ce n'est rien pour lui... — Oui, dit Brahim, tu peux toujours faire ton vœu, mais je crains que tu ne puisses devoir attendre jusqu'à l'année prochaine ! (à suivre...)