Résumé de la 1re partie n Après avoir été roulée à maintes reprises, l'ogresse persévère dans l'idée d'attraper Hadidouane. Un jour elle parvient à le faire en l'enfermant dans un sac. Là, il tente une de ses dernières ruses pour sauver sa peau. Elle déposa le sac sur le bord du chemin et commença à faire sa prière. Comme le sac n'était pas fermé, Hadidouane en profita pour le quitter. Toutefois, avant de disparaître, il le remplit de cailloux pour faire croire à l'ogresse qu'il s'y trouvait toujours. Sa prière achevée, l'ogresse remit le sac sur son dos et poursuivit son chemin. Mais à peine avait-elle fait quelques mètres qu'elle ressentit une douleur insupportable dans les côtes. Elle s'arrêta et dit : Hadidouane, mon enfant, retire un peu tes genoux. Ils me rentrent dans les côtes ; ils sont durs comme des cailloux. Comme rien ne bougeait dans le sac, elle se fâcha et tonna d'une voix menaçante : — Hadidouane ! Si tu ne retires pas tes genoux, je vais te manger tout de suite ! Ne recevant pas de réponse, elle jeta le sac par terre, et les cailloux se répandirent à ses pieds. De dépit, elle se mordit la main et rentra chez elle plus furieuse que jamais contre l'insaisissable Hadidouane. Un jour, en flânant, Hadidouane trouva un sou. Il réfléchit un moment au meilleur usage qu'il pourrait en faire, puis se rendit au souk et acheta une figue. Il mangea la figue et en jeta la queue sur le chemin. Or, dans la nuit, cette queue engendra un grand figuier tout chargé de belles figues, mûres et grosses comme le poing. En le découvrant, le lendemain matin, Hadidouane fut transporté de joie. Il l'escalada lestement et commença à se régaler de ses fruits exquis. Sur ces entrefaites, l'ogresse survint et le pria de lui donner une figue ; car elle était trop vieille pour pouvoir grimper sur l'arbre et cueillir les fruits elle-même. Hadidouane lui jeta une figue. Elle la regarda sans la ramasser, fit la moue et dit : — Non, je ne mangerai pas celle-là. Ne vois-tu pas qu'elle est tombée dans la vase ? Si tu veux me faire plaisir, mon enfant, donne-m'en une autre, mais de ta main à ma main. Ne me la jette pas comme la première. Elle tendit une main suppliante, et Hadidouane, pris d'une soudaine compassion, se pencha vers elle en lui présentant une nouvelle figue. Mais, au lieu de prendre la figue, l'ogresse le saisit avec force au poignet et le secoua si violemment qu'elle le fit choir au pied de l'arbre. Elle l'attrapa et l'enferma dans un sac qu'elle n'ouvrit qu'une fois arrivée chez elle en présence de sa fille borgne. Après avoir longuement palpé son prisonnier, l'ogresse dit : Ma fille, ne mangeons pas Hadidouane tout de suite ; il n'a que la peau sur les os, le pauvre enfant. Enfermons-le dans le cellier et gavons-le de dattes et de figues sèches. Le jour où il sera bien gras, nous inviterons nos parents et nous le mangerons ensemble. Hadidouane fut donc enfermé dans le cellier pour être gavé. Chaque jour, l'ogresse en entrebâillait la porte et lui demandait d'avancer son bras pour juger de son embonpoint. A la place de son bras, Hadidouane, qui était malin, lui montrait une quenouille entourée de chiffons. Prenant la quenouille pour le bras de son prisonnier, elle la tâtait avec intérêt, puis disait d'un air désappointé : — Mon pauvre Hadidouane, tu es plus maigre que jamais ; on dirait une quenouille. Je vais encore augmenter ta ration. (à suivre...)