Cités en tant que témoins, plusieurs acteurs de la balle ronde algérienne ont ou devront défiler devant Mme Brahimi, la juge de l'affaire Khalifa. Ainsi, Raouraoua, ex-président de la FAF, Meziane Ighil, ancien DTN et ex-sélectionneur national, Moh Chérif Hannachi, président de la JS Kabylie, Saïd Allik, président de l'USM Alger, Mohamed Zaïm, ex-président de l'USM Blida, Mohamed Messaoudi, ex-président du MC Alger, Youcef Djebbari, président du MC Oran, Abdelkrim Medouar, président de l'ASO Chlef, Rachid Bouabadallah, ex-président du CA Batna, Mohamed Lefkir, ex-président du CR Belouizdad, mais aussi Meribout (ex-président de l'USM Annaba), Yahi (président de l'US Chaouia) et Lakhdar Belloumi. Tout ce beau monde, et d'autres personnes, devront révéler les contrats passés entre leurs clubs respectifs et le groupe Khalifa qui sponsorisait toutes les formations du championnat. A son apogée, Khalifa se permettait de payer une mensualité jusqu'à 100 000 DA, voire plus pour certains entraîneurs ou joueurs de clubs. A cette époque tout le monde, par ignorance ou attiré par cette manne, se félicitait de la coulée de cet argent sur le football et où chacun s'arrachait un contrat qui verrait son équipe évoluer avec le sigle Khalifa sur le maillot. Certains l'ont même fait gratis après la fin de leur contrat, espérant ainsi en décrocher un autre, plus juteux vu le standing du club. D'aucuns n'ont d'ailleurs pas oublié cette affaire entre l'ex-président du Mouloudia d'Alger et l'un des cadres de Khalifa de l'époque, en l'occurrence Djamel Guellimi, sur une histoire présumée de pots-de-vin qui a vite été étouffée. Aujourd'hui, et avec toutes les révélations de ce procès, on peut dire qu'il n'y a pas eu de fumée sans feu, du moins une tentative de la part d'un cadre de Khalifa pour recueillir une partie de l'argent du sponsor puisque celui-ci ne servait en fait que pour le fonctionnement du club (salaires, primes des joueurs, recrutement…) et non pas pour un investissement quelconque. Il faut dire que la règle chez Khalifa, c'est de ne pas investir. Que dire alors des clubs, confrontés pour la plupart à des problèmes de trésorerie quotidienne, mais qui, malheureusement, ne prévoit aucun centime pour le chapitre investissement. Pour résumer : l'argent de Khalifa a coulé à flots, les clubs algériens (pas tous évidemment) en ont profité à fond, et c'est tout. L'argent n'a ni couleur ni odeur, dit-on, même si celui-ci a servi, par ailleurs, à soudoyer des arbitres ou à «acheter» des matchs. N'est-ce pas là aussi l'autre réalité de notre football ?