Les dernières dispositions que le ministère de la Pêche voudrait imposer ne sont pas du goût des professionnels de la mer qui contestent la manière avec laquelle la tutelle veut contrôler le secteur. Le premier point contesté est celui de l'autorisation de pêche. «Normalement, c'est au service des affaires maritimes de délivrer cette autorisation après s'être assuré de la conformité technique et sécuritaire du bateau et de l'équipage», renseigne le président de l'Association des professionnels de la pêche de Bouharoun. Ce dernier nous explique «qu'auparavant, le service maritime délivre une mise en exploitation valable une année». D'ailleurs, une commission spécialisée veille au grain. Elle a le droit d'inspecter le bateau et de vérifier toutes les normes de navigation, le statut des pêcheurs et leur nombre. «Le ministère veut s'arroger le droit d'autoriser la pêche, ce qui va déstabiliser la profession», indique cet armateur. Cependant, ce qui fait craindre le pire est contenu dans une nouvelle disposition concernant le contrat des marins pêcheurs. «Dans notre profession, le marin est un partenaire et non un employé», déclare le président de cette association. «Le marin n'est pas un salarié car il est rémunéré en fonction des recettes et du poste qu'il occupe au sein du bateau», précise notre interlocuteur. Plusieurs pêcheurs contactés au niveau d'Alger nous ont indiqué que «ce n'est pas un problème de salaire qui doit se poser, mais une amélioration du statut dans la profession». Interrogé si les pêcheurs bénéficient de prestations sociales, le président de l'Association des pêcheurs de Bouharoun est ferme : «Il n'existe pas de marin qui ne soit pas déclaré à la sécurité sociale.» Aux yeux des professionnels, le contrat de travail qui instruit le régime salarial chez les pêcheurs obligera «les armateurs à sélectionner l'équipage en le réduisant au maximum». Est-ce le régime qui convient le mieux ? Les marins pêcheurs veulent «un soutien pour avoir des embarcations neuves pour pouvoir gagner plus».