Résumé de la 23e partie n Mohamed est en colère contre sa femme et veut la répudier. Mais les enfants, qui l'entourent, lui demandent de lui pardonner. Il refuse de dîner, mais oblige les enfants à le faire. Il les oblige aussi à aller au lit, puis s'installe dans un fauteuil du salon où il a décidé de passer la nuit. Fadhéla, elle, a évité de lui parler, elle n'a pas non plus dîné et elle est allée dans sa chambre. Il pense à ce qui s'est passé quand il entend un bruit de pas. — Mohamed... C'est elle. Voilà longtemps, très longtemps qu'elle ne l'a appelé par son prénom. Il veut lui dire quelque chose de désagréable mais il pense aux enfants. — Mohamed, dit-elle Elle se met dans le fauteuil en face de lui. — Je regrette ce que j'ai fait, dit-elle Il ne répond pas. — Je ne voulais pas vous cacher, à toi et aux enfants, que je me suis remise à marcher, mais ma sœur... Sa sœur ! elle est revenue alors qu'il l'a chassée de la maison. Cette diablesse, une fois de plus, lui cause des ennuis... — Ma sœur m'a dit... elle croyait... Elle m'a fait croire... Elle a de la peine à parler. — Ma sœur m'a dit que tu me trompais... Alors, je n'ai pas trouvé d'autre moyen de te retenir qu'en continuant à jouer à la handicapée... Au moins, comme ça, tu daignes t'intéresser un peu à moi... Il la regarde. Elle semble si humble, si repentante, mais elle ne lui inspire aucune pitié : elle l'a trop fait souffrir. Elle veut prendre sa main. Il la retire vivement. — Va dans ta chambre, dit-il sèchement. Elle étouffe un sanglot. — Tu refuses de me pardonner ? — Laisse-moi seul, s'il te plaît... Elle se lève et quitte la pièce. — C'est trop facile de demander pardon, murmure-t-il. Ainsi, Fadhéla n'est plus clouée dans son fauteuil, ainsi, elle ne peut plus l'accuser de l'avoir handicapée, elle ne brandira plus cet argument pour le faire taire, à chaque fois qu'il lui fait un reproche. Elle ne le culpabilisera pas ! Il se sent brusquement comme libéré. Il n'a plus de dette envers sa femme. Il n'est plus tenu de la supporter. Elle ne lui dira plus : «C'est ta faute si je suis infirme.» Il se sent comme soulagé d'un poids, d'une responsabilité. En un mot, Fadhéla ne le tient plus. Elle ne peut plus le soumettre au chantage ! Sa pensée va aussitôt à Souad. Dans deux jours, il a prévu de partir avec elle, pour une cure. Il partira. Jamais il ne s'est senti aussi libre ! (à suivre...)