Depuis quelques semaines, le camp du candidat Platini ne cesse d'enregistrer le soutien de plusieurs personnalités et grands clubs européens. Ainsi, grâce au travail en coulisses de l'Olympique Lyonnais, membre du fameux G14, et de son président Michel Aulas, plusieurs clubs ont rallié la cause de l'ancien Ballon d'Or aux côtés de la FIFPro. Mais le bon coup de main est venu de Joseph Sepp Blatter, le président de la Fifa en personne, qui, au détour d'une visite à Paris il y a quinze jours à l'occasion de l'inauguration du nouveau siège de la Fédération française, avait clamé haut et fort sa préférence pour Platini. Il a déclaré en substance au cours d'un tour de table : «Je n'ai pas honte de dire ma sympathie pour Michel Platini», ajoutant, histoire d'éviter d'être l'arbitre de cette confrontation : «Mais ce sont les associations nationales qui votent.» Il faut dire que le choix de Blatter n'est pas fortuit, car même si Blatter se dit proche du footballeur que du dirigeant, n'oublions pas qu'il était l'ennemi juré de Johansson avec lequel il a souvent entretenu une relation tendue, notamment lors des élections de la Fifa de 1998 où le Suédois avait été sévèrement battu. Les deux hommes se sont, certes, réconciliés lors du congrès de Doha en 2003, mais Blatter ne cache pas son penchant et son choix pour un renouveau du football européen incarné, selon lui, par un sang neuf, celui de Platini. Ce qui explique ses déclarations à peine voilées en soutien au candidat français qui l'a soutenu en 1998, lors de l'élection de la Fifa. Outre le renvoi d'ascenseur, Blatter a fait de Platini son proche collaborateur en sa qualité de membre du comité exécutif de la Fifa que même Johansson, soutenu par Franz Beckenbauer, avait accueilli dans sa proche cour européenne en 2002, soit la même année. C'est dire que le soutien de Blatter eut valoir son pesant d'or dans le vote de demain face à celui qui, de l'avis de tous, a toujours défendu crânement les intérêts du football européen avec honnêteté et qui, il y a une année seulement, annonçait sa retraite. Comme quoi tout peut basculer, comme l'issue du scrutin de demain. N'est-ce pas ?