Résumé de la 6e partie n Christian l'aveugle est retrouvé mort et son frère Frédéric a disparu. L'histoire de ces deux milliardaires a pris un cachet d'événement national qui tient toute l'Amérique en haleine. L'inspecteur Calsoum ne disposant que d'un vieux portrait de l'assassin supposé reçoit, en quelques jours, une montagne de renseignements bidons, signalant le passage du milliardaire en fuite à Chicago, Los Angeles, Hawaii... C'est alors qu'ils arrivent... Venus de tous les coins du pays, les cousins, les cousines, les héritiers à divers degrés des deux frères Barney. Visages méfiants, visages durs, comme des requins ayant flairé l'odeur du sang, ils ont deviné la bonne affaire... L'un est mort, l'autre assassin en fuite, en quelques tours de décisions juridiques, ils espèrent le magot. Il y a dans le bureau de Calsoum ce jour-là : Deux petits vieux rigides, en costume noir, accompagnés de deux matrones opulentes en robes violettes. Un marchand de voitures d'occasion, en blouson à carreaux et casquette assortie. Une prostituée à la retraite et repentante, rutilante de faux bijoux, coiffée d'une perruque rousse, et d'un bibi à plumes. Tous s'observent avec méfiance. Calculant le degré de parenté possible des autres avec fureur. L'inspecteur Calsoum en est écœuré. — Mesdames, messieurs... merci de vous être présentés si rapidement... Votre cousin défunt est à votre disposition pour l'inhumation. Je suppose que vous vous en chargez… en l'absence de son frère ?... Le marchand de voitures d'occasion à carreaux, l'air averti, demande : — Et le rapport d'autopsie ? Nous avons le droit de savoir comment notre parent a été assassiné ! — Mort naturelle... D'après le légiste, il s'agit d'un décès dû à l'épuisement et aux privations... La prostituée repentie en chapeau à plumes s'insurge : — Hé ! Et le coup sur la tête alors, vous l'expliquez comment ? — Il s'est blessé en tombant. Il est mort peu après sans doute... C'est au tour des matrones de s'inquiéter avec véhémence : — Et Frédéric ? Où est-il ? — C'est insensé, que fait la police ? Calsoum les vouerait bien aux cent mille diables, mais il a besoin d'eux. — Justement, il est possible que Frédéric Barney, mort ou vif, n'ait jamais quitté la maison, mais sans votre accord, nous ne pouvons pas entreprendre de déménager tout ce... enfin cette maison est bourrée jusqu'aux combles. D'autre part, nous n'avons pu inspecter les caves, elles sont inaccessibles pour l'instant. Pour perquisitionner, il faut tout enlever. Tous les héritiers potentiels froncent les sourcils. Silence dans les rangs. Puis l'un des petits vieux rigides lève une main : — Nous ne pouvons prendre une décision de ce genre aussi vite. Nous devons en parler entre nous. — D'accord, parlez-en, je vous donne un quart d'heure. (à suivre...)