Résumé de la 6e partie n Le loup s'est fait beau pour son rendez-vous avec Delphine et Marinette qui l'attendent avec impatience. A quel jeu le loup et les fillettes vont-ils s'adonner ? Les corneilles en bayaient maintenant d'admiration, mais une vieille pie jacassière, qui avait écouté la conversation, ne put s'empêcher de ricaner. — Loup, je ne connais pas tes amies, mais je suis sûre que tu auras su les choisir bien dodues, et bien tendres... ou je me trompe beaucoup. — Taisez-vous, péronnelle ! s'écria le loup en colère. Voilà pourtant comme on vous bâtit une réputation, sur des commérages de vieille pie. Heureusement, j'ai ma conscience pour moi ! En arrivant à la maison, le loup n'eut pas besoin de cogner au carreau ; les deux petites l'attendaient sur le pas de la porte. On s'embrassa longuement, et plus tendrement encore que la dernière fois, car une semaine d'absence avait rendu l'amitié impatiente. — Ah ! Loup, disait la plus blonde, la maison était triste, cette semaine. On a parlé de toi tout le temps. — Et tu sais, Loup, tu avais raison : nos parents ne veulent pas croire que tu puisses être bon. — ?a ne m'étonne pas. Si je vous disais que tout à l'heure, une vieille pie... — Et pourtant, Loup, on t'a bien défendu, même que nos parents nous ont envoyées au lit sans souper. — Et dimanche, on nous a défendu de jouer au loup. Les trois amis avaient tant à se dire qu'avant de songer aux jeux, ils s'assirent à côté du fourneau. Le loup ne savait plus où donner de la tête. Les petites voulaient savoir tout ce qu'il avait fait dans la semaine, s'il n'avait pas eu froid, si sa patte était bien guérie, s'il avait rencontré le renard, la bécasse, le sanglier. — Loup, disait Marinette, quand viendra le printemps, tu nous emmèneras dans les bois, loin, là où il y a toutes sortes de bêtes. Avec toi, on n'aura pas peur. — Au printemps, mes mignonnes, vous n'aurez rien à craindre dans les bois. D'ici là, j'aurai si bien prêché les compagnons de la forêt que les plus hargneux seront devenus doux comme des filles. Tenez, pas plus tard qu'avant-hier, j'ai rencontré le renard qui venait de saigner tout un poulailler. Je lui ai dit que ça ne pouvait plus continuer comme ça, qu'il fallait changer de vie. Ah ! je vous l'ai sermonné d'importance ! Et lui qui fait tant le malin d'habitude, savez-vous ce qu'il m'a répondu ? «Loup, je ne demande qu'à suivre ton exemple. Nous en reparlerons un peu plus tard, et quand j'aurai eu le temps d'apprécier toutes tes bonnes œuvres, je ne tarderai plus à me corriger.» Voilà ce qu'il m'a répondu, tout renard qu'il est. — Tu es si bon, murmura Delphine. Oh ! oui, je suis bon, il n'y a pas à dire le contraire. Et pourtant, voyez ce que c'est, vos parents ne le croiront jamais. ?a fait de la peine, quand on y pense. (à suivre...)