Nicolas Sarkis, spécialiste en pétrole et directeur de la revue Pétrole et gaz arabes, a déclaré, hier, lors d'une conférence de presse en marge du Salon international des hydrocarbures et du gaz (SIHGAZ-2007) que «l'Algérie devra consacrer 5 milliards de dollars par an pour ses projets énergétiques à venir soit 120 milliards de dollars à l'horizon 2030». L'expert pétrolier a souligné que «l'accroissement des recettes pétrolières ne fera qu'augmenter étant donné que le prix se maintiendra entre 50 et 60 dollars». L'orateur, qui a longuement rappelé «l'adaptation législative entre 1990 et 2005», a fait remarquer que l'Algérie «bénéficie d'atouts pour son marché énergétique avec la qualité de son pétrole très léger avec des réserves pétrolières prouvées estimées en 2005 à 12,3 milliards de barils». Ce qui place déjà l'Algérie parmi les marchés les plus prometteurs de la région avec un nombre phénoménal de découvertes ces dernières cinq années qui se situent entre 40 et 50. Du jamais vu dans le monde avec des projets d'extension et des capacités de raffinage de pétrole brut qui vont s'accroître. Aux yeux de cet éminent expert «l'Algérie vise bien, avec les correctifs apportés à la loi sur les hydrocarbures, que je trouve normal car les données ont changé». En d'autres termes, la taxe sur les superprofits «n'est qu'un équilibre souverain», a-t-il ajouté. Se prononçant sur les inquiétudes des Européens autour de l'accord commercial entre la Russie et l'Algérie, Nicolas Sarkis a été ferme dans sa réponse : «En Europe, il y a une espèce de complexe de supériorité qui place toujours les pays du Sud comme marginaux». Il ne voit pas de mal à ce qu'il«y ait une Opep de gaz» à l'avenir en défendant l'Algérie dans ses perspectives gazières. D'ailleurs, il estime que «les exportations de gaz vont s'améliorer en passant de 60 à 120 milliards de mètres cubes». Une prouesse qui met en valeur le potentiel gazier algérien tout en laissant le soin aux «autorités de décider ou pas d'augmenter le niveau de ces exportations». Mais selon le spécialiste libanais, «il faut préparer l'avenir, car il y a l'option d'un déclin des ressources pétrolières à l'horizon 2040».