Leurs échoppes ressemblent à de véritables cavernes d?Ali Baba. On y trouve de tout. De l?utile au plus insensé. Un vieux réfrigérateur, une table sans pieds, une vieille télé datant d??avant l?indépendance et biens d?autres objets sans utilité aucune. A l?intérieur, la présentation laisse à désirer, «une belle décoration n?est pas nécessaire». Selon un brocanteur à Oued K?nis, certains clients éprouvent du plaisir à fouiller dans ce bric-à-brac. Il faut donc se débrouiller seul au milieu d?une forêt d?articles. Entassés dans un espace des plus réduits, les objets dégagent une odeur de bois ancien et de fer rouillé qui s?ajoute à cet insistant renfermé. Toutefois, ces magasins ne désemplissent pas. Les clients affluent de toutes parts en quête d?une bonne affaire. Leurs meilleurs clients sont les antiquaires. Chaque matin ils fourmillent à l?intérieur cherchant une pièce rare. «Les brocanteurs sont notre principale source d?approvisionnement», nous affirme Nacer qui exerce au Ruisseau. Ainsi, toutes les belles pièces qu?on trouve chez les antiquaires ont forcément séjourné chez un brocanteur. On se demande alors pourquoi les collectionneurs ne vont pas directement chez le brocanteur, pour acquérir leurs articles à moindre coût. «Ils ne veulent pas s?encombrer de l?opération de restauration.» Selon Nacer, les pièces sont parfois dans un tel état que «l?opération de restauration demande une patience et une envie que seul l?antiquaire possède». Les brocanteurs ne cherchent, pour leur part, qu?à faire tourner leur commerce. Néanmoins, Nacer avoue que leur présence lui permet d?éviter de passer son temps à faire du porte-à-porte pour chercher des articles anciens. «Cela est l?affaire du brocanteur». Un chaînon important dans le commerce des antiquités.