Résumé de la 3e partie n La lettre retrouvée près du piège et le temps mis à le peaufiner laissent à penser que l'assassin est un proche de la famille. Doublement suspect, puisque les trophées alignés sur les étagères du salon trahissent sa passion pour le tir... — Elle s'en sortira, monsieur Garibaldi. Et le commissaire observe également la réaction sur le visage du suspect. Il n'y en a qu'une, l'impatience. — Je veux la voir. — Entendu, mais parlons d'abord quelques minutes. J'ai des questions à vous poser. Le commissaire entraîne Franco dans la cuisine. Ouvre la porte, et, là aussi, observe sa réaction. Stupeur. Il n'est que stupeur. — Qu'est-ce que c'est que ça... Le voisin m'a dit qu'on a tiré sur ma femme... Je ne m'attendais pas... mais qu'est-ce que c'est ? Le commissaire Anselmi lui tape sur l'épaule. — Ne m'en veuillez pas, je voulais voir votre- réaction, je suis obligé de penser à tout dans mon métier... Or il paraît que l'on vous voit souvent en ville avec une jeune femme, qui n'est pas votre épouse... Franco Garibaldi, dépassé par les événements, se laisse tomber sur une chaise de formica, s'essuie le front. Est-il furieux ou désemparé ? Difficile à dire. Les deux, probablement. — ?a, je sais d'où ça vient... C'est complètement stupide, commissaire... ça n'a rien à voir... — Expliquez-moi ce qui n'a rien à voir avec qui ? — C'est vrai, depuis quelque temps je fréquente une jeune femme... mais c'est sans importance... une passade, je n'ai aucun projet, surtout pas de me séparer de Yosépine... Un homme a bien le droit de... Le commissaire caresse le revolver d'un mouchoir léger, se penche, l'examine, puis se redresse brusquement et sous le nez de Franco demande : — Vous connaissez cette arme ? Surpris, Franco examine à son tour le revolver : — Non. Jamais vue. — Et l'étau ? — Non plus... — Vous êtes champion de tir, monsieur Garibaldi... — Oui, justement... si j'avais voulu tuer ma femme, j'aurais visé plus bas... Regardez la trajectoire du canon... — Et cette écriture, monsieur Garibaldi ? Franco Garibaldi ouvre des yeux stupéfaits sur le message. Se gratte la tête, puis se décide : — On dirait... enfin ça pourrait ressembler à l'écriture du voisin. — Quel voisin ? Celui qui nous a prévenus ? — Exactement... — Quelles raisons aurait-il de vouloir tuer votre femme ? — Je n'en sais rien... C'est un type bizarre, j'avais interdit à Yosépine de le laisser entrer dans la maison. Il y venait à tout bout de champ... Cela dit, c'est plutôt à moi qu'il devait en vouloir. Il m'énerve ! On peut s'attendre à tout avec lui, il est dingue... complètement dingue ! — ?a se traduit comment ? — Quand vous l'aurez vu deux minutes, vous comprendrez... Ce type n'est ni chèvre ni bouc, asexué... une espèce de harpie, une concierge en pantalon. Il est toujours au courant de tout, sait tout. A croire qu'il a des yeux derrière la tête... Un fouille-merde... — Capable de tuer ? — J'en sais rien, commissaire... avec ce genre de type on ne sait jamais rien de précis... des anguilles. Mais je dirais tout de même que le bricolage n'est pas son fort... (à suivre...)