Résumé de la 4e partie n Le cerf a eu la vie sauve grâce aux deux sœurs, complices du chien Pataud et du chat. Quant au poussin, trop bavard… C'est malheureux, rageaient-ils, avoir perdu toute une journée pour ne rien trouver. Et avec quoi allons-nous travailler ? — Il y a tout de même un bœuf à l'écurie ! firent observer les petites. — Bel attelage ! Comme si un bœuf pouvait suffire ! Vous feriez mieux de vous taire. Et puis, on dirait qu'il s'est passé ici de bien drôles de choses en notre absence. Pourquoi ce seau est-il à l'entrée de la cour ? — C'est moi qui ai fait boire le veau tout à l'heure, dit Delphine, et j'aurai oublié de remettre le seau en place. — Hum ! Et cette fleur de jasmin et cet œillet qui traînent là par terre ? — Un œillet ? firent les petites. Tiens, c'est vrai... Mais, sous le regard des parents, elles ne purent pas s'empêcher de rougir. Alors, saisis d'un terrible soupçon, ils coururent au jardin. — Toutes les fleurs coupées ! Le jardin dévalisé ! Les roses ! Les jasmins, les œillets, les lilas ! Petites malheureuses, pourquoi avez-vous cueilli nos fleurs ? — Je ne sais pas, balbutia Delphine, nous n'avons rien vu. — Ah ! vous n'avez rien vu ? Ah ! vraiment ? Voyant les parents qui se préparaient à tirer les oreilles de leurs filles, le chat sauta sur la plus basse branche d'un pommier et leur dit sous le nez : — Ne vous emportez pas si vite. Je ne suis pas bien surpris que les petites n'aient rien vu. A midi, pendant qu'elles déjeunaient, je me chauffais au soleil sur le rebord de la fenêtre et j'ai aperçu un vagabond qui lorgnait le jardin depuis la route. Je me suis endormi sans y prendre garde autrement. Et un moment plus tard, comme j'ouvrais un œil, j'ai vu mon homme s'éloigner sur la route en tenant quelque chose à pleins bras. — Fainéant, ne devais-tu pas courir après lui ? — Et qu'aurais-je fait, moi, pauvre chat ? Les vagabonds ne sont pas mon affaire. Je suis trop petit. Ce qu'il faudrait ici, c'est un chien. Ah ! s'il y avait eu un chien ! — Encore plutôt, grommelèrent les parents. Nourrir une bête à ne rien faire ? C'est déjà bien assez de toi. — A votre aise, dit le chat. Aujourd'hui, on a pris les fleurs du jardin. Demain, on volera les poulets, et un autre jour, ce sera le veau. Les parents ne répondirent pas, mais les dernières paroles du chat leur donnèrent à réfléchir. L'idée d'avoir un chien leur paraissait assez raisonnable et ils l'envisagèrent à plusieurs reprises au cours de la soirée. A l'heure du dîner, tandis que les parents passaient à table avec les petites et qu'ils se plaignaient encore de n'avoir pu trouver de bœuf à un prix honnête, le chat s'en fut à travers prés jusqu'à la rivière. Le jour commençait à baisser et les grillons chantaient déjà. Il trouva le cerf couché entre deux buissons et broutant des feuilles et des herbes. Ils eurent une longue conversation et le cerf, après avoir résisté longtemps aux avis que lui donnait le chat, finit par se laisser convaincre. Le lendemain matin, de bonne heure, le cerf entra dans la cour de la ferme et dit aux parents : — Bonjour, je suis un cerf. Je cherche du travail. N'avez-vous pas quelque chose pour moi ? — Il faudrait d'abord savoir ce que tu sais faire, répondirent les parents. (à suivre...)