Résumé de la 6e partie n Le policier, après avoir entendu les propos du voisin des Garibaldi, veut à présent interroger Oscar, le fils Garibaldi. Comment va maman ? Elle ne va pas mourir, dites ? — Pas du tout. — Et papa, où est papa ? — Il est avec elle... Le commissaire s'assied sur le perron à côté d'Oscar qui renifle. — Tu rentres plus tôt que d'habitude, non ? — Oui, je suis sorti de l'atelier dix minutes avant l'heure de midi. Je voulais acheter un disque, mais le magasin était fermé. — Et tu es arrivé au travail à quelle heure ? Oscar a l'air ennuyé. Il rougit un peu, tortille son pied : — Je suis arrivé en retard. Au moins une heure... — Pourquoi ? — Je me suis couché tard... C'est pas ma faute, j'étais en Suisse, à un tournoi... et j'ai gagné... regardez ! Oscar se lève, entraîne le commissaire dans le hall et lui montre un trophée, magnifique objet d'art comme on dit... représentant un Guillaume Tell en laiton, sur socle de plastique. Il en est fier. — ?a se passait où, ce tournoi ? — A Lugano... une rencontre junior, italo-suisse. — Et tu es rentré quand ? — Dans la nuit, c'est pour ça que j'étais en retard ce matin... J'avais sommeil, c'est pas ma faute... Dans la cuisine, Oscar examine le dispositif, d'un œil intéressé, la moue boudeuse. Le commissaire lui pose les mêmes questions qu'à son père : — Tu connais cette arme ? — Non. Je l'ai jamais vue. On n'a pas ça à la maison. — Et l'étau ? — Non plus... — Qu'est-ce que tu penses de l'angle de tir ? — Je sais pas... Rien, pourquoi ? — Si tu avais voulu tuer ta mère... — ?a va pas ? Qu'est-ce que vous racontez ? — Je répète : si tu avais voulu tuer ta mère, avec ça, est-ce que tu aurais placé le revolver à cette hauteur ? Oscar renifle, jette un œil apeuré au policier, puis se décide. — Ben non, c'est trop bas... — Bon. Qui rentre le premier à la maison pour le déjeuner ? — Papa… — Tous les jours ? — Ouais... tous les jours. Et s'il rentre pas il prévient le matin ou la veille. ?a arrive... — Tu crois que c'est ton père qu'on a voulu tuer ? — Je sais pas, moi... — Réfléchis... Le canon est placé haut, ça ne convient ni à toi ni à ta mère. D'autre part, un dispositif comme ça est forcément destiné au premier qui rentre. Conclusion ? — Je sais pas, moi... peut-être... — Et qui voudrait tuer ton père ? — A part le voisin qui peut pas le blairer... je sais pas. Le voisin. Encore le voisin. Il est vrai qu'il a une sale tête, mais le délit de sale tête ne doit pas exister. Et le commissaire n'y croit pas. L'armurier, le commendatore Allegranti, est un officier du génie. Tout petit bonhomme, autoritaire, légèrement gâteux, mais sympathique et un rien rigolo. Il observe attentivement l'arme que lui tend le commissaire. (à suivre...)