Constat n L'accentuation du phénomène de la déperdition scolaire que connaît le pays, ces dernières années, place les différents secteurs devant le défi de garantir une formation professionnelle aux jeunes concernés. Le secteur de la Formation et de l'Enseignement professionnels ne peut, à lui seul, prendre en charge l'ensemble des exclus du système scolaire, a indiqué, hier, El-Hadi Khaldi, premier responsable du secteur, invité du forum de l'Entv. «La déperdition scolaire touche, annuellement, une moyenne de 532 000 élèves et le secteur de la Formation professionnelle prend en charge, dans les deux sessions (septembre et février), au maximum 330 000 exclus du système scolaire par an, soit un taux de 56%. C'est le cas des deux sessions de l'exercice en cours. Lors de la rentrée de septembre, le nombre d'inscrits était de 190 000 et nous comptons recevoir 140 000 nouveaux stagiaires à la session de ce mois de février», a-t-il expliqué. Pour lui, les autres secteurs doivent contribuer à la formation des jeunes par la mise en place de centres de formation spécialisés. Il a cité, à titre d'exemple, les secteurs du Tourisme, des Transports, de la Pêche et de l'Habitat qui disposent de centres de formation, mais qui ne fonctionnent pas avec toutes leurs capacités en raison notamment de l'absence d'une politique de sensibilisation visant à inciter les jeunes à suivre des formations dans ces secteurs ainsi que l'attitude d'un nombre important d'exclus de l'école qui préfèrent verser dans le commerce informel et dans d'autres activités plus rentables plutôt que de suivre une formation qui leur permettra de gagner leur vie en toute dignité. «Il est vrai que les ministres du Tourisme, de l'Habitat et de l'Emploi et de la Solidarité nationale ont déclaré, lors de leurs passages aux précédents forums de la télévision nationale, qu'il y avait un manque flagrant de main-d'œuvre qualifiée, mais ils doivent, eux aussi, se mettre de la partie pour garantir un meilleur avenir pour nos enfants», a insisté l'invité du forum de l'Entv. Répondant à une question relative à l'abandon d'un nombre important de stagiaires avant la fin de leur formation, un nombre estimé à 60 000 en 2006, le ministre a estimé que «ces derniers préfèrent, eux aussi, exercer chez les particuliers pour des salaires plus intéressants que les indemnités qui leur sont offertes par le secteur. Ils se contentent d'acquérir un petit savoir-faire dans le domaine de leur formation et se précipitent à trouver un emploi leur permettant d'améliorer leur situation socio-économique. Ils arrivent, toutefois, à acquérir des aptitudes professionnelles pratiques et le diplôme n'a pas d'importance pour eux», a commenté le ministre avant d'ajouter que «l'amélioration des conditions de formation dans les centres pourrait mettre fin à ce phénomène».