Résumé de la 1re partie n Les deux petites sœurs organisent un jeu. C'est ainsi qu'elles décident d'«embarquer» un animal de chaque espèce dans la cuisine qui fera office d'Arche de Noé. Au bout d'un moment, les bêtes commencèrent à prendre peur. Même celles qui savaient que c'était pour jouer, en venaient à se demander s'il s'agissait vraiment d'un jeu. En effet, Delphine, assise sur la fenêtre de la cuisine, au poste de commandement, regardait au dehors et annonçait d'une voix anxieuse : — Il pleut toujours... les eaux montent..., on ne voit déjà plus le jardin... Le vent est toujours violent. Barre à droite ! Marinette, qui était le pilote, tournait la clé de la cuisinière à droite, ce qui faisait fumer un peu. — Il pleut encore..., l'eau vient d'atteindre les premières branches du pommier... Attention aux rochers ! Barre à gauche ! Marinette donna un coup de clé à gauche, et la cuisinière fuma moins. — Il pleut toujours..., on aperçoit encore la cime des plus hauts arbres, mais les eaux montent... C'est fini, on ne voit plus rien... Alors, on entendit un grand sanglot. C'était le cochon qui ne pouvait plus contenir son chagrin de quitter la ferme. — Silence à bord ! cria Delphine, je ne veux pas de panique. Prenez modèle sur le chat. Voyez comme il ronronne, lui. En effet, le chat ronronnait comme si de rien n'était, sachant très bien que le déluge n'était pas sérieux. — Si encore tout ça devait bientôt finir, geignit le cochon. — Il faut compter un peu plus d'un an, déclara Marinette, mais nos provisions sont faites, personne n'aura faim, soyez tranquilles. Le pauvre cochon s'effondra en pleurant tout bas. Il pensait que le voyage serait peut-être beaucoup plus long que les petites ne l'avaient prévu et que les vivres manqueraient un jour. Comme il était gros, il avait une grande peur d'être mangé. Pendant qu'il se morfondait, une petite poule blanche, toute recroquevillée sous la pluie, était grimpée sur le rebord extérieur de la fenêtre. Elle frappa du bec au carreau et dit à Delphine : — Je voudrais bien jouer aussi, moi. — Mais, pauvre poule blanche, tu vois bien que ce n'est pas possible. Il y a déjà une poule. — Surtout que l'Arche est pleine, fit observer Marinette, qui s'était approchée. La poule blanche parut si contrariée que les deux petites en furent peinées, Marinette dit à Delphine : — Tout de même, il nous manque un éléphant. La poule blanche pourrait faire l'éléphant... — C'est vrai, l'Arche aurait besoin d'un éléphant... Delphine ouvrit la fenêtre, prit la petite poule dans ses mains et lui annonça qu'elle serait l'éléphant. — Ah ! je suis bien contente, dit la poule blanche. Mais comment est-ce fait un éléphant ? Je n'en ai jamais vu. Les petites essayèrent de lui expliquer ce qu'est un éléphant, mais sans y parvenir. (à suivre...)