Résumé de la 10e partie n Petiot devient très populaire et passe pour un excellent médecin. En fait il prescrit des narcotiques, développant chez ses patients un phénomène d'accoutumance. Un jour qu'il ausculte une de ses patientes, madame Fleury, il lui parle de son intention de prendre une bonne. — Je vis seul, dit-il, j'ai besoin d'une fille qui me prépare mes repas et fasse le ménage. La vieille dame lui parle aussitôt de sa fille, Louise, qui cherche à se placer — Présentez-la-moi, dit aussitôt Petiot. La jeune femme lui plaît et il la prend à son service. Mais Louise sera plus qu'une servante : elle devient – et tout le monde le sait rapidement — sa maîtresse. Il devient un familier de sa mère et lui rend visite. Peu après, sa maison est cambriolée, puis incendiée. Personne, évidemment, n'établit un rapport avec le médecin. Cependant, ses rapports avec sa bonne se détériorent et un matin, la jeune femme disparaît. Sa mère vient demander de ses nouvelles et Petiot répond évasif. — Elle ne m'a pas averti de son départ, mais je suppose qu'elle est montée à Paris... Elle en parlait depuis quelque temps, elle en avait assez de Villeneuve-sur-Yonne. Elle dit qu'elle y étouffe ! La malheureuse mère ne le croit qu'à moitié. Elle dépose plainte et la police se met à la recherche de la disparue. Le docteur est suspecté. On interroge ses voisins qui disent l'avoir vu, une nuit, transportant une sorte de grand ballot dans sa voiture, mais personne n'est en mesure de dire de quoi il s'agit. Quelques semaines plus tard, on découvre dans l'Yonne le cadavre d'une femme démembrée et dans un état de décomposition avancée. On murmure qu'il pouvait s'agir de Louise mais le cadavre, ne pouvant être identifié, la police refuse d'établir un rapport avec la bonne. Petiot s'en tire à bon compte ! Sa clientèle le soutient et on pense que c'est elle qui l'a poussé à se porter candidat aux élections municipales de 1926. — Moi ! s'exclame-t-il — Beaucoup voteront pour vous, l'assure-t-on, on vous aidera dans votre campagne ! En fait, il est vivement intéressé, tout ce qu'il voulait, c'est un soutien, pour se lancer dans la politique. Il se présente sur une liste de Républicains de gauche : il est jeune, moderne, progressiste. Il veut le bien de sa commune, et il a déjà fait ses preuves, en soignant et en guérissant des centaines de gens ! Mais ses adversaires ont également leurs partisans et Petiot n'hésite pas à recourir à des procédés malhonnêtes pour les écarter. Quand l'un d'eux tient son meeting, dans une salle mise à sa disposition par la commune, il fait couper, par un complice, l'électricité, plongeant le quartier dans le noir. Il fait courir aussi des bruits sur les autres candidats, les accusant faussement d'immoralité. Il est élu maire de Villeneuve-sur-Yonne. La ville lui appartient désormais ! (à suivre...)