Résumé de la 43e partie n Souad, qui a repris le travail, exprime son inquiétude : la réaction des enfants de Mohamed n'est pas pour la rassurer. Si elle l'épouse elle ne veut pas avoir d'ennuis. Allô, dit-il — C'est moi... Il tique en reconnaissant la voix de Fadhéla. Voilà quelque temps qu'il ne l'a pas entendue au téléphone, et voilà qu'elle l'appelle, au moment où il discutait avec Souad. Que lui veut-elle ? Si c'est pour lui adresser des supplications, il va lui raccrocher au nez. — Qu'y a-t-il ? demande-t-il sur un ton brusque — Amine, dit-elle... Amine... Elle est si émue qu'il s'inquiète. — Que se passe-t-il, qu'est-ce qu'il a Amine ? — Il a fait une fugue ! — Une fugue... Si c'est encore un de tes coups... — Non, je t'assure, ce matin, comme il tardait à se lever, je suis allée dans sa chambre, j'ai trouvé le lit vide et, sur l'oreiller une lettre... Elle se met à pleurer. — Mon bébé... Il est parti... Peut-être qu'il est mort à l'heure actuelle... — Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es folle ! — Il faut lire sa lettre... — J'arrive tout de suite ! Il pose le combiné. — Qu'y a-t-il ? demande Souad, inquiète. — C'est ma femme qui vient d'appeler... Amine a fugué ! — Mon Dieu, dit Souad, ce que je craignais est arrivé ! — Je suis sûr que ce n'est qu'un caprice d'enfant... A midi, quand il aura faim, il sera de retour à la maison ! — Va vite chez toi, ta femme doit être dans tous ses états ! Il serre les poings. — Celle-là, tout ce qui arrive est sa faute ! Elle lui tend sa veste. — Je te laisse le bureau, dit-il. — Ne t'inquiète pas, je m'occuperai de tout ! seulement téléphone-moi, donne-moi des nouvelles... Il sort. En fait, il est plus inquiet qu'il ne paraît. Il se rappelle que la veille, quand il a eu l'explication avec les enfants, Amine paraissait très affecté. Il se rappelle même qu'il s'est accusé d'être à l'origine de ce qui se passe. Il l'entend encore : «Tout ce qui arrive est ma faute ! Si je n'étais pas emporté, si tu n'avais pas entendu les reproches que j'ai faits à maman, tu n'aurais rien su sur son mensonge !» Il l'a rassuré en lui disant qu'il n'avait rien à se reprocher mais allez savoir ce qui se passe dans la tête d'un garçon de quinze ans, qui aime autant son père que sa mère et qui veut les garder tous les deux ! (à suivre...)