Les défilés du Carnaval de Rio de Janeiro, synonymes de dépenses fasteuses évaluées à 30 millions de dollars, sont financées désormais surtout par des entreprises privées et de moins en moins par la mafia du jeu clandestin. Chacune des 13 écoles de la «cité merveilleuse» a consacré 2,8 millions de dollars à l'aménagement des chars et aux déguisements confectionnés pour défendre les couleurs de leurs quartiers figurant parmi les plus pauvres de la ville. Les écoles rivalisent d'ingéniosité chaque année pour choisir le thème de leur défilé sur le Sambodrome afin de séduire des sponsors privés pour l'année suivante. Elles dépensent souvent le double des subventions obtenues. En outre, chaque école reçoit de l'Etat régional de Rio une aide de 150 000 dollars et peut obtenir des financements complémentaires auprès d'autres organismes publics ou d'entreprises privées. Généralement, 40% des fonds récoltés sont destinés aux déguisements des habitants du quartier de l'école de samba, 40% vont aux chars et autres «allégories» et le reste finance les musiciens, chorégraphes, danseurs, ingénieurs, artisans et ouvriers. Jusqu'il y a dix ans, la course aux plus beaux chars et défilés était financée par les rois des jeux de hasard clandestins, grands amoureux de la fête du «roi Momo» (roi du Carnaval) et désireux de popularité.