A ctuellement, le temps n'est pas au beau fixe pour la filière du lait. Les producteurs privés et publics sont inquiets de la menace qui pèse sur leurs productions. La première cause est l'absence de subventions. Un producteur, M. Kerbouche, relève que «les subventions, qui atteignent jusqu'à 40% en Europe, sont, chez nous, à peine de 6% pour chaque litre de lait produit». Ce producteur rappelle également que les prix pour l'élevage des vaches laitières sont exorbitants. «Le quintal pour le maïs est de 2 400 DA et peut atteindre 3 000 DA», renchérit-il. Que dire aussi de la botte de fourrage dont le prix est passé à 350 DA. Dans le même sillage, la Fédération nationale de la filière lait de la Cipa a tiré la sonnette d'alarme en avertissant que «la flambée du prix de lait en poudre a eu comme conséquence une nette augmentation des prix de revient qui peuvent dépasser les 32 DA ». Il faut savoir que le tarif de la tonne de lait en poudre est passé de 2 500 à 2 700 dollars. «C'est la pénurie qui s'annonce. Si ça continue comme ça, des perturbations seront constatées au niveau de la distribution et de la qualité du produit», avertit un producteur. Le secteur public à travers Giplait est également dans l'inquiétude puisque les craintes de fermeture des usines de production peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur les produits dérivés. Pour les producteurs, il n'y a qu'un choix à faire : fixer une subvention à la filière de façon à supporter les frais supplémentaires ou libérer les prix. Il est à rappeler que les besoins en lait sont estimés en Algérie à 3 milliards de litres l'année alors que la production nationale n'excède pas les 2 milliards de litres.