En réaction à la décision prise hier par une vingtaine de producteurs de lait de cesser la production, la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa) affirme qu'aucun mot d'ordre de grève n'a été lancé par l'organisation et que la déclaration reste une initiative qui n'engage que ses signataires. La filière continue dans son ensemble à s'agiter au gré des fluctuations du marché mondial laissant planer le spectre d'une nouvelle pénurie de cet aliment de base. Suite à la déclaration signée, hier, par une vingtaine de producteurs de lait du centre du pays annonçant un arrêt de la production à partir d'aujourd'hui, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) réagit en affirmant que son organisation n'a lancé «aucun mot d'ordre de grève». Contacté ce matin, le premier responsable de l'organisation patronale qui regroupe, entre autres, la Fédération des producteurs agroalimentaires, donc des producteurs de lait, fut catégorique : «Pour nous en tant qu'organisation, il n'y a pas de grève. Nous n'avons lancé aucun mot d'ordre dans ce sens et la déclaration rendue publique hier est une initiative des producteurs signataires.» Sans se démarquer formellement de cette initiative, M. Mehenni a tenu à rappeler que la Cipa a pris en charge les revendications de la filière dans un cadre organisationnel en saisissant le Chef du gouvernement qui est, donc, «au courant des problèmes auxquels fait face la filière» puisqu'il appartient à l'Etat algérien de prendre en charge cette question. Cela dit, notre interlocuteur affirme qu'il est normal que les producteurs se plaignent des difficultés et des entraves qu'ils rencontrent, notamment suite à la hausse des prix de la matière première. Interrogé sur le taux de suivi de l'initiative des producteurs, le président de la CIPA affirme ne pas disposer d'informations faisant état d'une unité qui a cessé la production dans la matinée. Pour rappel, le dossier de la crise du lait est revenu hier subitement au-devant de la scène suite à une déclaration rendue publique par une vingtaine de producteurs des wilayas du centre du pays, parmi lesquels figurent Djurdjura World trading, Monlait, Complexe laitier de la Mitidja… Les signataires ont décidé de cesser la production à partir d'aujourd'hui, ravivant chez les citoyens la crainte d'une autre pénurie de cet aliment de base. «En raison, d'une part, de l'absence de perspectives claires nous permettant de conduire sur des bases saines notre plan d'action, et, d'autre part, notre incapacité à assumer plus longtemps nos efforts financiers et humains, nous allons, à très brève échéance, et à notre corps défendant, être dans l'obligation de rejoindre la cohorte des entreprises à l'arrêt», lit-on dans la déclaration. Les frondeurs mettent en avant le problème des subventions apportées par les pouvoirs publics à la filière. Cette subvention est devenue obsolète, à leurs yeux, suite aux développement enregistrés sur les marchés internationaux, à savoir une hausse vertigineuse des prix de la poudre de lait. La subvention était, en effet, calculée sur la base de 3 700 dollars la tonne de ce produit qui est passé, entre-temps, à 6 000 dollars. «Il était prévu que ce niveau de subvention ne serait pas fixe et que la subvention suive la courbe d'évolution des prix de la poudre de lait. En d'autres termes, si le prix de la poudre de lait augmente, le niveau de la subvention augmente et inversement.» «Or, poursuivent les signataires, l'indexation sur l'évolution de la courbe des prix n'a pas été appliquée.» A nos lecteurs l A la suite d'incidents techniques au niveau de la Société d'impression d'Alger (SIA), InfoSoir n'a pas pu paraître hier. Jusqu'à 15h – heure limite pour un tirage minimum d'InfoSoir –, les techniciens de la SIA n'ont pu réparer la panne de la flasheuse. Toutes nos excuses à nos lecteurs pour cette absence dans les kiosques, absence indépendante donc de notre volonté et qui, espérons-le, ne se répétera pas.