Résumé de la 14e partie n Chassé par les scandales de Villeneuve-sur-Yonne, le docteur Petiot s'installe à Paris où il a aussitôt beaucoup de succès. Sa réputation s'accroît de jour en jour. C'est non seulement un médecin génial, mais c'est aussi un homme généreux, qui soigne les pauvres gratuitement. Il est vrai qu'il est resté un homme de gauche, sensible à la misère des autres. Cependant des rumeurs courent sur son compte, des rumeurs sans doute propagées par ses adversaires et qui ne sont sans doute pas sans fondements. Ainsi, on lui reproche de fournir de la drogue à des toxicomanes et surtout de pratiquer des avortements. L'avortement était, à l'époque illégal, et les médecins qui le pratiquaient étaient sévèrement sanctionnés. — Laissez les gens parler, se contente de dire Petiot, c'est la jalousie qui les fait réagir de la sorte ! En 1934, une jeune femme, Raymonde Hanss se présente au cabinet, la bouche enflée. — Docteur, dit-elle, je souffre le martyre ! Le médecin examine la bouche : il diagnostique un énorme abcès. – Nous allons vous soigner, mais cela va demander un peu de temps ! — Je souffre docteur, donnez-moi quelque chose pour me soulager ! Le docteur lui fait une piqûre et l'invite à rentrer chez elle, lui donnant rendez-vous pour le lendemain. La jeune femme rentre chez sa mère où elle habite. — Je n'ai plus mal, dit-elle, ce docteur Petiot fait des miracles ! je vais dormir enfin ! Elle se met au lit, mais pour ne plus se réveiller. La mère accuse aussitôt le docteur Petiot et exige une autopsie. L'autopsie est faite et une dose de morphine élevée est détectée. «Il a tué ma fille !», crie la malheureuse mère. Mais la justice ne prend pas en considération le rapport d'autopsie et l'affaire est classée. L'affaire sera de nouveau portée devant la justice en 1942, mais sans succès : le dossier est définitivement classé. En 1935, Petiot a, de nouveau, affaire à la police. Cette fois-ci, il est accusé de prescrire des stupéfiants à ses malades toxicomanes. Mais l'enquête ne parvient pas à réunir suffisamment de preuves pour le faire inculper. Petiot triomphe. Il a de solides soutiens qui vont l'aider, en 1936, à se faire nommer médecin d'état civil. Désormais, il est habilité à signer les certificats de décès et à faire délivrer les permis d'inhumer. Comme d'habitude, il va utiliser cette fonction pour se faire de l'argent. En décembre 1942, il est appelé pour signer l'acte de décès d'un riche avocat parisien. Il s'y rend et, profitant du désarroi de la famille, il vole 74 000 francs. La famille porte plainte, mais le docteur n'est pas inquiété. Bien que gagnant très bien sa vie, Petiot n'arrête pas de chaparder car voler son prochain est un besoin chez lui : il ne peut voir un objet, chez un client sans éprouver le désir irrésistible de s'en emparer. Ses poches sont toujours pleines d'objets divers : stylos, rouges à lèvres, porte-clefs, bonbons... (à suivre...)