Résumé de la 42e partie n Le procès Petiot commence le 18 mars 1946. Les charges sont très lourdes, mais l'accusé se défend avec hargne. Le silence revenu dans la salle, le président peut continuer. — En dépit de vos larcins et de vos problèmes avec la justice, vous vous êtes fait une réputation à Villeneuve-sur-Yonne... Petiot ajuste sa cravate et sourit fièrement. — Oui, on appréciait mes services... — Votre cabinet ne désemplissait pas ! — Je vous remercie de le rappeler... Le président lui répond sévèrement. — Je ne suis pas en train de faire votre éloge mais seulement de rappeler des faits... si votre cabinet ne désemplissait pas, c'est parce que vous utilisiez des moyens peu orthodoxes d'attirer la clientèle... — Chacun utilise les moyens qu'il peut.... — Vous séduisiez vos clients, vous parliez de remèdes miracles ! — Si mes clients n'avaient pas été satisfaits de mes services, ils ne seraient pas revenus... Ils auraient été chez mes autres confrères, plus vieux, et depuis longtemps installés dans la ville ! Petiot marque des points. Il le sent et de son regard brûlant, il scrute les visages des jurés et de l'assistance. Le président continue. — si vous étiez tellement estimé à Villeneuve-sur-Yonne, pourquoi l'avez-vous précipitamment quittée ? — Vous le savez très bien... A cause des tartufes qui n'arrêtaient pas de me créer des ennuis... J'étais fatigué de me battre contre une meute de plus en plus féroce ! — Vos ennemis étaient donc si nombreux que cela ? — Oui, monsieur le président ! des ennemis jaloux de mes succès, aussi bien dans le domaine médical que dans la politique ! — Bon, vous arrivez à Paris, vous vous installez et de nouveau, c'est le succès... vous enlevez à vos collègues du quartier leur clientèle... — Ce n'est pas de ma faute si je suis compétent et séduisant, monsieur le président. Il y a des rires dans l'assistance. Le président s'énerve. — Si vous aviez un si grand succès, c'est parce que vous utilisiez des moyens de réclame malhonnêtes... D'ailleurs vos collègues se sont plaints ! — Chacun utilise les moyens qu'il peut... — Les vôtres, je le rappelle, sont malhonnêtes ! Une réclame de médecin marron... Petiot s'énerve. — Je vous prie de réserver votre opinion et vous en tenir aux faits... Les faits qui s'appuie sur des preuves et non des allégations ! Les avocats, ceux de la partie civile comme ceux de l'accusation, regardent le président. Va-t-il rappeler Petiot à l'ordre ? il ne le fait pas. — bon, dit-il, on continue ! (à suivre....)