Dénonciation n La fondation Casbah a animé mercredi dernier une conférence de presse au niveau de son siège à Alger. Animée par son président M. Mebtouche cette conférence avait pour but de présenter le bilan de la cité et crier très fort les maux de la Casbah à qui veut les entendre. «Les maisons de la Casbah continuent de s'effondrer tranquillement», a-t-il déploré, ajoutant que «dès l'approche d'un anniversaire ou d'une occasion, on met Alger sous les feux de la rampe afin de redorer le blason de la capitale avec un programme d'embellissement des quelques grands axes routiers les plus fréquentés». Il poursuit sur le même ton : «L'accent est mis sur la rénovation des façades sans se préoccuper de ce que cachent les ruelles.» Il a déclaré également que «la tutelle a complètement ignoré la Casbah qui représente la mémoire de la cité». Avec acharnement M. Mebtouche martèle : «Sans la Casbah, il n'y a pas de culture dans la capitale !» faisant allusion à l'événement de l'année de la culture arabe. L'orateur a fustigé les autorités sur l'abandon de cette antique cité. «Ils parlent, encore et toujours, d'innovation, mais la réalité tout le monde la connaît, des enveloppes colossales injectées pour rien». La loi n° 98-04 du 15 juin 1998 édicte les règles générales de la protection, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine culturel de la nation. Cette loi a donc réservé à cette catégorie de biens fonciers et culturels, une part non négligeable de considération afin que les intéressés soient imprégnés de leurs obligations dans leurs démarches. D'ailleurs l'Unesco, qui a classé la Casbah sur la liste du patrimoine universel, a averti qu'elle annulerait ce classement si les autorités algériennes ne restauraient pas la vieille cité. «Pourtant, nous avons rappelé la tutelle et lui avons proposé l'interdiction du double monopole ou de la double position dominante». L'orateur se veut tranchant : «L'une des choses qui m'a le plus frappé, c'est l'irruption de nouveaux acteurs issus de diverses institutions publiques, des habous et autres». Selon lui «tout le monde décide». Il est à souligner que les festivités du février venant commémorer la Casbah ont été annulées. «La décision de boycotter toutes les festivités de cet événement du 23 février n'a donc été prise que pour le bien de la Casbah et de sa mémoire, qui mérite plus de considération». C'est une action stratégique qu'il résume : «Tirer vers le haut et rester fidèle à la fondation.» Il a indiqué, par ailleurs, que «l'objectif de la fondation est de restaurer, de rénover, de construire et de réhabiliter le site dans ses limites historiques et administratives». Tout en précisant : «Une action qui nous a paru plus que nécessaire, vu les difficultés que connaît notre cité.»