Réfection n L'œuvre de restauration de la vieille ville de Constantine est entrée dans une phase concrète et n'est plus un vœu pieux. Cette opération qui porte sur la réfection des réseaux et du revêtement en pavés de la rue Mellah-Slimane a, pour but, de faire le premier pas dans la concrétisation du projet de restauration de la vieille ville de Constantine. De nombreuses difficultés de terrain ont fait que seule la tranche «C», qui va de la rue Bentchicou au lieu-dit Zelaïka, est aujourd'hui terminée et réceptionnée. La tranche «B» qui va de Abdellah-Bey à Seyda est à 80% de son achèvement, et la tranche «A» reliant Abdellah-Bey à Bab El-Djabia en est, pour sa part, au stade du revêtement. Les responsables imputent ce retard aux difficultés liées à la nature du terrain, mais aussi à celle des travaux qui se sont avérées déjà bien spécifiques. L'étroitesse et l'encombrement de cette rue très commerçante ont imposé le recours au travail de nuit et à l'enlèvement manuel des déblais, ralentissant ainsi le rythme des travaux, mais c'est l'absence de main-d'œuvre qualifiée et de matériaux appropriés qui a constitué l'entrave majeure. Depuis le début des années 1980, tous les responsables ont insisté sur la nécessité d'ouverture d'ateliers de formation d'artisans dans les différentes spécialités de la construction traditionnelle. Pour les travaux de la rue Mellah-Slimane, cette question de la main-d'œuvre qualifiée ne devait pas, à première vue, se poser du fait qu'il ne s'agit que de la réfection des réseaux et du revêtement. Mais très vite, le retour à cet ancien revêtement qu'est le pavé s'est avéré une spécialité qui diffère beaucoup de la pose de carrelage. Or, les entreprises en charge des travaux ne possèdent que des carreleurs qui n'ont jamais eu affaire au pavage. La pose du pavé dans les parties de la rue, qui ont été terminées, a été faite à la façon du carrelage et les agents de la commission du suivi technique n'ont rien pu faire, face à ce manque de qualification de la main-d'œuvre. Les malfaçons sont tellement visibles qu'il est question de refaire le travail. Outre le manque de qualification de la main-d'œuvre, l'opération a buté sur la pénurie de pavés nécessaires pour le remplacement de l'ancien dont une bonne partie était bien abîmée et ne pouvait plus resservir. Malgré les difficultés sur lesquelles ils ont buté, les travaux, en cours, dans la rue Mellah- Slimane de Souika ont été perçus comme un signe encourageant pour les habitants qui sont de plus en plus nombreux à introduire des dossiers de demandes d'agrément et d'aide technique pour engager, à leur tour, des travaux de restauration de leur maison et autres biens situés dans le périmètre de Souika. La cellule de restauration qui était pluridisciplinaire à sa création, regroupant plusieurs ateliers et de nombreuses commissions, en est aujourd'hui réduite, à travailler avec la seule commission technique. Celle-ci, déclare son responsable, fait dans l'empirisme pour trouver des solutions ou plutôt «bricoler» des solutions aux problèmes qui surgissent sur le terrain. Pour l'heure, une solution définitive et durable demeure liée, d'une part, à l'approbation du «Master plan», cette étude destinée à la réhabilitation de la vieille de Constantine confiée à l'université italienne Roma III, et d'autre part, à l'élaboration d'un plan de sauvegarde permanent par le ministère de la Culture.