La pierre ordinaire a remplacé le pavé, poli et bien taillé, à la rue Saïd Bentchicou, prolongement de la rue Mellah Slimane (ex-Perrégaux). Le lieu, qui demeure la principale artère de Souika, a été choisi pour lancer l'opération de réhabilitation de la vieille médina, classée patrimoine national en juin 2005. Des travaux entamés après une longue polémique et deux campagnes de démolition menées par les autorités contre des vestiges vivants de l'histoire de la ville. Divisé en trois lots, le projet lancé en mai dernier pour un délai de quatre mois prévoit de revoir de fond en comble le réseau d'assainissement, vétuste et complètement dégradé. Selon le directeur de l'urbanisme, l'opération a nécessité la mobilisation d'une enveloppe de cinq millions de dinars, dont deux réservés à la reprise des conduites des eaux usées et des avaloirs et trois iront à la réfection des routes et à la réhabilitation des façades des maisons. Confiés à trois entreprises privées, les travaux piétinent toujours. Les commerçants et riverains ne semblent pas apprécier les travaux sur la partie située à quelques mètres de la rue Chekarli Medjdoub. « On n'a pas pris le soin de prévoir un dégagement des eaux pluviales qui se déversent directement sur les trottoirs et pénètrent dans les magasins », nous dira un épicier. Au rythme où vont les choses, les délais seront largement dépassés, surtout que la cadence à proximité de la rue Abdellah Bey et dans la rue Sellahi Tahar est trop lente, gênée en sus par le mouvement de la foule dans une rue commerçante. Chose qui a poussé les commerçants à demander au wali de Constantine la suspension des travaux durant le mois de Ramadhan pour leur permettre d'activer dans des conditions favorables. De leur côté, les habitants des vieilles maisons, abandonnées durant des décennies, devront attendre encore avant d'assister à la réhabilitation de leurs demeures à moins qu'on se contente de replâtrer les murs.