Résumé de la 1re partie n Le petit canard veut émigrer, tandis que le vieux cheval, les parents des deux fillettes veulent le vendre à la boucherie. «Du reste, ce n'est que partie remise. Ils ont décidé de me vendre au plus tard à la foire de septembre. — Je voudrais bien faire quelque chose pour toi, soupira le canard. Dans ce moment-là, les parents arrivèrent sur le pré, et, surprenant le cheval en conversation, ils se mirent à crier : — Voyez-moi cette vieille rosse qui fait son intéressant ! Ce n'est cependant pas pour bavarder qu'on t'a lâché dans le pré ! Il n'est là que depuis cinq minutes, fit observer Delphine. — Cinq minutes de trop, répliquèrent les parents. Il les aurait mieux employées à brouter une herbe qui ne coûte rien. Ce qu'il mange là est toujours autant qu'on ne prend pas au grenier. Mais cette sale bête n'en fait qu'à sa tête. Ah ! pourquoi ne pas l'avoir vendu ce matin ? Si c'était à refaire... Le vieux cheval s'éloigna du plus vite qu'il put, en essayant de lever haut ses sabots, pour faire croire qu'il était encore plein de vigueur, mais ses jambes s'accordaient mal et il buta plusieurs fois. Heureusement, les parents ne faisaient plus attention à lui. Ils venaient de s'aviser de la présence du canard, qui suffit à les mettre de bonne humeur. — Voilà un canard qui se porte joliment bien, dirent-ils. On voit qu'il n'a pas jeûné. Vraiment, il fait plaisir à regarder. ?a fait penser que l'oncle Alfred vient déjeuner dimanche... Là-dessus, les parents quittèrent le pré en se parlant à l'oreille. Le canard ne comprenait pas bien le sens des paroles qu'il venait d'entendre, mais il se sentait mal à l'aise. Marinette le prit sur ses genoux et lui dit : — Canard, tu parlais tout à l'heure d'aller en voyage... — Oui, mais mon idée n'avait pas l'air de vous plaire, à Delphine et à toi. — Mais si, au contraire ! s'écria Delphine. Et même, à ta place, je partirais dès demain matin. — Demain matin ! mais voyons... voyons... Le canard était tout agité à l'idée d'un départ aussi prompt. Il soulevait ses ailes, sautait sur le tablier de Marinette et ne savait plus où donner de la tête. — Mais oui, dit encore Delphine, pourquoi tarder à partir ? Quand on fait des projets, il faut les réaliser sans attendre. Autrement, tu sais ce que c'est, on en parle, les choses traînent pendant des mois, et, un beau jour, on n'en parle plus. — ?a, c'est bien vrai, dit le canard. Décidé au voyage, il passa le reste de la journée en compagnie des deux petites à apprendre la géographie à fond. Les fleuves, les rivières, les villes, les océans, les montagnes, les routes, les chemins de fer, il sut tout par cœur. En allant se coucher, il avait très mal à la tête et n'arrivait pas à trouver le sommeil. Au moment de s'endormir. il songeait : «L'Uruguay, capitale ?... Mon Dieu, j'ai oublié la capitale de l'Uruguay...» Heureusement, à partir de minuit, il eut un bon sommeil tranquille et la première heure du jour le trouva dispos. (à suivre...)