Parcours n Avant de devenir chef d'entreprise, cette licenciée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger était employée dans des ateliers privés. Une expérience qu'elle ne regrette pas du tout, dit-elle. Cela fait une année que Nabila dirige une petite unité de céramique qu'elle a elle-même créée avec l'aide de l'Ansej. Et l'affaire semble bien marcher : «Pour un début, ce n'est pas mal. J'ai commencé d'ailleurs à rembourser le crédit bancaire qu'on m'avait accordé. Il est vrai que la concurrence dans ce créneau est très rude, mais le fait déjà de travailler pour son compte est une grande satisfaction en soi. Je ressens une grande fierté quand je signe mes produits de mon nom, ce que je ne pouvais pas faire avant.» C'est que cette licenciée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger a travaillé pendant 3 ans chez des privés. Une expérience qu'elle ne regrette pas néanmoins, dans la mesure «où elle m'a permis de me familiariser avec le monde de la céramique et de la poterie», souligne-t-elle. Et de préciser que l'idée de créer sa propre entreprise lui est venue à l'esprit après avoir constaté que la céramique n'a pas de secrets pour elle : «Je me suis dit : j'ai le diplôme, j'ai le métier, j'ai l'expérience, je suis capable de faire mes propres modèles, alors pourquoi ne pas m'installer à mon compte ?» Sans perdre de temps, Nabila prend attache avec l'Ansej pour concrétiser son projet. «Les démarches administratives m'ont pris du temps, environ une année. Cela n'a pas été facile pour moi, mais le plus important est que mes efforts n'ont pas été vains.» Avec l'appui et le soutien de son père et de son mari, elle ouvre, donc, son propre atelier. «C'est un rêve qui s'est concrétisé pour moi. Je dois dire que ma famille m'a énormément aidée, elle a toujours été à mes côtés», dit-elle. De son avis, la céramique n'est pas faite pour les hommes seulement : «Elle demande beaucoup d'efforts, c'est vrai, mais de là à dire que les femmes ne peuvent pas y toucher, c'est faux.» Les difficultés que rencontre Nabila dans l'exercice de son activité ne sont pas spécifiques : «Ce n'est pas parce que je suis une femme que je rencontre moins ou plus de problèmes. Comme tous les chefs d'entreprise, je trouve des difficultés à commercialiser mes produits et à trouver la matière première dont j'ai besoin, entre autres.» Employant actuellement une décoratrice et un tourneur, Nabila espère donner la chance «à un maximum de jeunes pour apprendre le métier».