Rêveries n Autant de souvenirs, mais aussi de nostalgie, voire d'images puisées dans la conscience collective générant en chacun des imaginaires colorés. Une exposition de peinture regroupant quatre artistes algériens, à savoir Mohamed Racim, Hacène Benboura, Ismaïl Samsom et Mohamed Zmirli, se tient au musée des beaux-arts dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», et à travers laquelle la ville d'Alger, physiquement ou symboliquement, est représentée. Quatre artistes, donc quatre regards, voire quatre imaginaires rendent compte, chacun, d'une scène, d'un vécu, d'un souvenir ou encore d'une existence, disons une présence fantasmée. C'est le cas de Ismaïl Samsom qui représente Alger par l'entremise du personnage de la femme, personnage récurrent dans ses tableaux. Ainsi, Alger, ville de mémoire et de désir, est dite, dans ses peintures, au féminin, un féminin érotisé, désiré. La femme qu'imagine et peint l'artiste est d'une douceur corporelle, un être comme surgissant d'un rêve, un songe qui se dit au masculin. Par ailleurs, et concernant les peintures de Mohamed Zmirli, elles sont la mise en scène (comme le veut la tradition) de la baie d'Alger, de ses ruelles et de ses quartiers, de son port et de ses vues sur mer (jetée)… Des scènes urbaines qui disent, de par leur composition picturale et le choix des couleurs, couleurs pondérées et naturelles, intuitives, des peintures regorgeant de sensibilité et de charge mémorielle. Hacen Benboura, quant à lui, évoque, dans un style savoureux où les couleurs sont d'une texture onctueuse, Alger à travers des décors typiquement algérois : l'amirauté, le port, la pêcherie, le mausolée de Sidi Abderahmane, quartier de la marine, la grande mosquée, jardin d'essai, rues et maisons de Casbah, ou encore rues et quartiers européens. Ses peintures se veulent un chant d'amour et de beauté pour la ville d'Alger. Enfin, Mohamed Racim présente Alger à travers la mémoire, l'Histoire. Ce n'est pas Alger de son vivant qu'il peint, mais bien celle de la période ottomane. Il restitue dans ses miniatures ou dans ses peintures, et au regard de chacun, la vie musulmane dans sa beauté et sa richesse humaine. Il reproduit minutieusement et avec un souci d'authenticité des scènes de mariage, de marché ou encore de chasse. Le regard peut s'émerveiller également devant le personnage de la femme : femmes sur les terrasse, de la Casbah qui donnent sur la mer. Ou femmes dans leurs appartements privés, donc dans leur intimité. Autant de souvenirs, mais aussi de nostalgie, voire d'images puisées dans la conscience collective générant en chacun des imaginaires colorés.